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Le journal français l’Humanité a publié, dans le cadre du scandale «Marocgate», un article sur la politique d’influence que suit le régime du Makhzen marocain au cœur des institutions européennes, notamment au sein du Sénat français, où certains sénateurs sont des cibles privilégiées de Rabat.
C’est le cas de Christian Cambon, président du groupe d’amitié France-Maroc du Sénat français, qui «s’aligne systématiquement sur les positions de Rabat, quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse», écrit l’Humanité dans un article paru sous le titre : «Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon». D’après le journal, la démarche du sénateur «Les Républicains» du Val-de-Marne est «peu surprenante», «si on connaît les liens étroits que le royaume chérifien entretient avec lui».
L’Humanité cite entre autres, une scène qui se jouait sous les ors du Sénat français, le 12 novembre 2019, lorsque Christian Cambon remettait ce jour-là la médaille d’or du Sénat à Rachid Agouray, le chef cuisinier de la Mamounia, célèbre palace de Marrakech où longtemps le Makhzen a «réservé à ses hôtes de marque un accueil fastueux».
Le journal écrit également dans le même contexte : «Quelques mois plus tôt, une autre remise de médaille avait soulevé l’indignation. Le même Christian Cambon avait décoré le Marocain, Mahmoud Archane, un tortionnaire des années de plomb devenu sénateur au Maroc». Dans tous les cas, poursuit l’Humanité, «le régime marocain sait pouvoir compter sur Christian Cambon en toutes circonstances».
Comme «ami» et par ses fonctions, ce sénateur français effectue de fréquentes visites au Maroc et ne refuse jamais une escale à Dakhla et Laâyoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental. S’agissant justement de la question du Sahara occidental occupé par le Maroc, le sénateur français, note-t-on, «prend le soin de ne jamais discuter les positions officielles de Paris dans ce dossier», dans les débats de la commission des Affaires étrangères du Sénat». Il se fait un fervent défenseur du sinistre «plan d’autonomie» du Makhzen, selon le journal qui souligne que Christian Cambon «a participé (en 2017) en coulisse au torpillage dans la 9e circonscription des Français de l’étranger de la candidature de la sénatrice (MoDem) Leila Aichi, d’abord investie par le camp macroniste, avant d’être écartée sous la pression de Rabat, en campagne pour l’ex-socialiste passé à En Marche, M’jid El Guerrab».
Leila Aichi, qui s’était finalement maintenue sans étiquette, était connue pour son engagement «pour la cause du Front Polisario» et a eu «l’outrecuidance de regretter l’alignement de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG», souligne l’Humanité. Christian Cambon parlait souvent «des remous» suscités, selon lui, par Leila Aichi «alors que c’est la politique d’influence et d’ingérence du pouvoir marocain qui suscite désormais, pour le moins des remous», écrit le quotidien français.
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La détention des eurodéputés, Kaili et Tarabella, prolongée
La justice belge a prolongé, hier, une nouvelle fois la détention provisoire d’Eva Kaili et de Marc Tarabella, deux élus du Parlement européen impliqués dans le scandale de corruption ayant éclaboussé cette institution et dans lequel le Maroc est notamment embourbé. «La détention préventive de ces deux suspects a été prolongée respectivement de deux et un mois», a annoncé le Parquet fédéral belge dans un communiqué. La Chambre du conseil de Bruxelles, une juridiction de contrôle de l’instruction avait décidé le 16 février dernier de maintenir les deux eurodéputés, incarcérés depuis près de trois mois, en détention.
Dans cette enquête retentissante, trois personnes sont actuellement en détention provisoire en Belgique, soupçonnées d’avoir intercédé en faveur de puissances étrangères dans les décisions du Parlement européen depuis plusieurs années, moyennant des versements d’argent. Il s’agit de Mme Kaili, de M. Tarabella et de Pier Antonio Panzeri, un ancien eurodéputé (2004-2019) et personnage central dans ce dossier.
Ce «repenti» a négocié une peine de prison limitée en échange de l’engagement à livrer aux enquêteurs tout ce qu’il sait du système de corruption qu’il a admis avoir orchestré. Un quatrième suspect, l’eurodéputé italien, Andrea Cozzolino, a été arrêté puis assigné à résidence le 11 février en Italie.
Enfin, l’assistant parlementaire Francesco Giorgi, un proche de M. Panzeri et compagnon de Mme Kaili, a été placé sous bracelet électronique fin février après plus de deux mois de détention en Belgique. Il faisait partie de la première vague d’interpellés, le 9 décembre à Bruxelles, quand les enquêteurs avaient mis la main sur 1,5 million d’euros en espèces répartis dans des sacs ou des valises.
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