Une seule certitude: le retour à l’avant-7 octobre est impossible

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On s’attendait à une grande offensive sur Rafah, dans laquelle Israël ne manquerait pas d’engager le meilleur de ses forces, d’autant que 300.000 Ghazazouis ont déjà fuit le sud-est de Rafah, qui marchent en partie ou en totalité vers l’ouest, c’est-à-dire vers la mer, mais finalement c’est à quelque chose de différent qu’on est en train d’assister. Combats et bombardements ont repris à peu près dans tout Ghaza, comme si la guerre, loin de se concentrer enfin dans une direction donnée, en l’occurrence le long ou parallèlement à l’axe de Philadelphie, repartait à l’identique depuis le début.

Ce n’est évidemment pas ce qu’on verrait s’il était vrai qu’Israël n’avait plus qu’à détruire les soi-disant 4 compagnies restantes sur les 25 dont disposait au départ le Hamas pour proclamer sa victoire, car jusqu’à présent, au 8e mois de la guerre, il reste tenu en échec par beaucoup moins bien pourvu que lui. La résistance n’a ni avions, ni chars ; si elle en avait, pas un soldat israélien ne foulerait encore le sol de Ghaza. Tous seraient déjà ou partis ou morts. Mais si la guerre n’est pas sur sa fin, à quel stade serait-elle alors ? Encore à ses débuts ? En son milieu ? Impossible de le savoir.

On ne peut même être certain de l’issue du round actuel de négociations, lequel se prolonge indéfiniment, sous la pression croissante des Etats-Unis, qui ne demanderaient pas mieux que de geler la guerre, du moment qu’elle n’est pas encore remportée par Israël, quitte à la reprendre plus tard, dans un climat plus favorable. Ce n’est pas que l’administration Biden soit tout à coup devenue pacifiste, mais parce qu’elle a peur de perdre une élection cruciale.

On peut juste avoir des opinions touchant la suite des événements. Tout ce que l’on peut dire avec certitude, c’est que le retour à l’avant-7 Octobre est impossible. Or c’est dans cette optique que par la force des choses a été menée depuis le début la négociation. L’accord qui en serait le couronnement devrait mettre fin à la guerre tout en permettant un échange de prisonniers tel qu’en fin de compte tous les captifs israéliens sortiraient des tunnels de Ghaza.

Notons que ce n’est pas du tout dans cette direction que semble s’orienter le cours des événements. Une négociation réussie ferait peut-être libérer tous les Israéliens détenus et des centaines de Palestiniens, mais elle ne pourrait pas rétablir la situation qui prévalait avant l’attaque du 7 octobre. Israël se décomposerait de l’intérieur s’il ne rendait pas impossible un deuxième 7 octobre. Il ne peut conjurer parvenir à cette fin qu’en commençant par éliminer toute résistance palestinienne. Israéliens et Américains négocient avec un adversaire qui à leurs yeux est condamné à disparaître dès après avoir libéré ses prisonniers, en somme dès après avoir respecté l’accord supposé.

Il n’y a d’ailleurs pas que les prisonniers qu’il faut libérer, il faut aussi que les colons puissent retourner, les uns dans l’enveloppe de Ghaza, les autres à la frontière avec le Liban. Ce ne serait qu’un demi-accord si les prisonniers sont libérés mais que les colons par contre ne sont pas de retour dans leurs colonies. Supposons qu’un accord ne comportant qu’une seule étape est trouvé la semaine prochaine, et qu’il est aussitôt mis en application.

Les Israéliens n’auraient rien de plus pressé ensuite que d’éliminer le Hamas, ainsi que les autres groupes de la résistance, en commençant probablement par la liquidation de leurs chefs. Les chances que ce soit ce scénario qui finalement se réalise ne sont toutefois pas grandes, même si c’est en vue de sa réalisation fidèle que travaillent de concert Américains et Israéliens.

Le Jour d’Algérie

#Israël #Gaza #Palestine #Hamas

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