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Le secrétaire d’Etat Anthony Blinken a repris son bâton de pèlerin voué à l’insuccès mais toutefois infatigable au Moyen-Orient, dans une ultime tentative d’aboutir à ce même faux accord qu’il s’efforce depuis des mois de mettre au point, en vertu duquel les prisonniers israéliens sont libérés, l’aide humanitaire livrée en quantité suffisante aux habitants de Ghaza, et une trêve même temporaire enfin établie.
C’est un faux accord en ceci qu’il est censé se conclure avec cette même résistance palestinienne que les Etats-Unis ont pour objet de liquider dès lors que les prisonniers israéliens sont libérés. Entendez-vous avec le Hamas, ont dit les Américains aux Israéliens, et nous vous promettons de vous apporter ensuite l’aide nécessaire pour éliminer tous les chefs du Hamas.
Pour l’essentiel, c’est cette même proposition de paix que Blinken est venu remettre sur la table, on ne sait plus pour quel nombre de fois, à l’usage des Israéliens, mais désormais plus à celui du Hamas. La raison en est fort simple : pour lui et pour toute l’administration Biden, parler à ce dernier n’aurait plus de sens vu qu’il est déjà mort, et qu’à ce titre il ne représente plus aucun danger ni pour Israël ni pour la paix dans la région. Les Américains étaient déjà sur cette position avant la disparition de Yahya Sinouar, mais depuis celle-ci, ils parlent et agissent comme si la guerre était terminée à Ghaza.
Le dernier obstacle à leur plan de paix étant levé, pour eux seul le désir de vengeance non encore assouvi d’Israël pose véritablement problème. Si Israël se contentait de ce qu’il a déjà tué et détruit, et qui est énorme, un accord serait vite conclu, d’autant plus vite qu’il n’y a quasiment plus de Hamas pour s’y opposer, ou pour poser des conditions en elles-mêmes inacceptables. Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est ce discours que Blinken est venu débiter aux Israéliens, mais également à ses autres interlocuteurs dans la région, lors de son ultime tournée.
Même à supposer qu’il ait raison sur toute la ligne, ce qui bien sûr n’est nullement le cas, il ne serait écouté par personne, pour la bonne raison qu’il ne sera plus là dans quelques jours. Mais est-ce seulement pour formuler ces absurdités qu’il fait un dernier voyage dans la région ? La question se pose d’autant plus que sa tournée commence alors que s’achève celle de son homologue iranien Abbas Araghtchi, qui lui aussi était porteur d’un discours. Blinken a pu très bien organiser cette visite dans le véritable but de se faire répéter exactement le discours du ministre iranien.
Pour ce que l’on sait, le chef de la diplomatie iranienne est venu expliquer à ses interlocuteurs qu’en effet une guerre régionale n’est plus seulement une vague possibilité, mais quelque chose de bien réel, que son pays n’en veut pas, mais que s’il était agressé par Israël, comme ce dernier l’en menace, il répondrait d’une manière proportionnée à l’agression, tout en se tenant prêt à toute éventualité.
A vrai dire, le discours de Araghtchi n’a pas comporté que cette partie relative à Israël. Il en a recelé une deuxième qui elle concerne plus directement ses interlocuteurs, et qui elle se ramène à un avertissement. Ce message est le suivant : toute attaque contre nous partant d’une base dans la région sera considérée par nous comme un acte de guerre contre nous.
Le Jour d’Algérie
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