
Mots clés : Allemagne, Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Algérie, droits de l’homme,
Questionné par les députés Volker Beck (Cologne), Ute Koczy, Hans-Josef Fell, d’autres députés et du groupe BÜNDNIS 90/DIE GRÜNEN, le gouvernement fédéral d’Allemagne sur l’avenir du Sahara occidental et la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés par le Royaume du Maroc et par le Frente Popular, de Liberación de Saguía el Hamra y Río de Oro, le gouvernement fédéral a réagi avec une longue réponse dont voici le résumé :
Contexte du conflit
Le Sahara occidental est sous occupation marocaine depuis 1976, après que l’Espagne a renoncé à son administration coloniale. Un référendum sur l’indépendance, prévu par l’ONU en 1991, n’a jamais eu lieu.
Le Front Polisario lutte pour un État indépendant avec le soutien de l’Algérie, tandis que le Maroc propose une solution d’autonomie sous sa souveraineté.
La situation humanitaire dans les camps de réfugiés administrés par le Polisario en Algérie est précaire (environ 90 000 réfugiés, dépendance à l’aide humanitaire).
Droits humains
Zones contrôlées par le Maroc : Des rapports font état de restrictions à la liberté d’expression et de réunion, de violences excessives par les forces de sécurité et de procès inéquitables.
Zones contrôlées par le Polisario : Peu d’informations indépendantes, mais des indices suggèrent également des restrictions aux droits fondamentaux.
Le gouvernement allemand aborde régulièrement la question des violations des droits humains lors de discussions bilatérales et au sein des instances de l’UE.
Politique allemande et européenne
Statut juridique international : Le gouvernement fédéral souligne l’incertitude juridique sur le statut du territoire et évite toute prise de position qui pourrait préjuger de la solution finale. Il soutient les efforts de médiation de l’ONU (Mission MINURSO).
Accord de pêche avec le Maroc : En 2011, l’Allemagne a soutenu une prolongation de l’accord, tout en demandant plus de transparence sur les bénéfices pour les Sahraouis. Le Parlement européen a rejeté cette prolongation pour des raisons écologiques et juridiques.
Accords commerciaux : L’UE conclut des accords avec le Maroc qui pourraient inclure le Sahara occidental. Le gouvernement allemand insiste pour que ces accords ne préjugent pas du statut futur du territoire.
Ressources et économie
Exploitation du phosphate : Le Maroc extrait des ressources naturelles, comme le phosphate, au Sahara occidental, mais la participation de la population locale reste floue.
Énergies renouvelables : Les projets solaires marocains (par exemple, le « Plan Solaire ») incluent des sites au Sahara occidental. L’Allemagne n’y mène aucun projet direct.
Sécurité et dynamique régionale
Radicalisation : Le manque de perspectives pour les jeunes Sahraouis pourrait favoriser la radicalisation, bien qu’il n’existe aucune preuve de liens entre le Polisario et des groupes terroristes comme AQMI.
Instabilité régionale : Les crises au Mali et en Libye pourraient affecter la sécurité au Sahara occidental, mais les prévisions restent incertaines.
Acteurs internationaux
Algérie : Soutient le Polisario et considère le conflit comme une question de décolonisation.
France : Favorable au plan d’autonomie marocain, tandis que l’Espagne et l’Allemagne adoptent une position plus réservée.
Conclusion du gouvernement allemand
La priorité est une solution politique sous l’égide des Nations Unies.
Les droits humains et l’aide humanitaire restent des préoccupations centrales, mais l’Allemagne ne mène pas de projets de développement direct au Sahara occidental.
La politique de l’UE doit protéger les droits des Sahraouis sans aggraver le conflit.
La réponse met en lumière l’équilibre complexe entre la retenue diplomatique, les exigences en matière de droits humains et les intérêts économiques.
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