Le Makhzen et ses sujets prétendent que la question du Sahara et la prétendue « intégrité territoriale » relèvent d’une certaine « sensibilité ». Selon eux, ils sont « sensibles » à l’annexion du territoire du Sahara Occidental.
Cependant, cette sensibilité est inexistante lorsqu’il s’agit de Ceuta et Melilla, deux villes sous occupation espagnole. Pire encore, les troupes de Mohammed VI ont expulsés de l’île Persil sans que les marocains, ni leur gouvernement, ni leur roi ne réagissent à cet incident qui constitue une humilliation au Maroc tout entier. Comment on explique cette attitude marocains et cette ·sensibilité » à deux vitesses ?
Très simple. Depuis le soulèvement armé du 23 Mars 1973, le roi Hassan II est devenu paranoîaque et il a commencé à voir partout la main de l’Algérie qu’il accuse d’être derrière le Mouvement du 23 Mars. Deux mois après, le 20 mai 1973, les sahraouis ont déclaré la guerre au colonialisme espagnol avec le seul soutien de Kadhafi. Là aussi, le roi du Maroc a vu la amain de l’Algérie et il se voyait encerclé par l’Algérie et un Etat indépendant au Sahara Espagnol. De là sa déclaration révélée par Wikileaks : “Le Sahara doit être marocain, à défaut, il reste espagnol, mais il ne sera jamais ni algérien, ni indépendant”. C’était en juillet 1973, deux mois après la naissance du Front Polisario. Il décide, alors, d’agir en revendiquant ce territoire riche en ressources naturelles. Cette paranoïa accompagnera le roi Hassan II jusqu’à la tombe. Elle le poussera à accuser Alger d’être derrière l’attentat de l’Hôtel Hasni de 1994 et brisera à jamais toute tentative de construire l’UMA.
En sous-estimant la capacité de résistance des sahraouis, Hassan II a déclaré que la pacification du Sahara n’est qu’une question d’un « exercice musculaire de deux semaines pour les FAR ». Les deux semaines sont devenues 43 ans.
A la paranoïa de Hassan II, il faut ajouter les raisons géo-politiques. Poussé parla Guerre Froide, l’Occident ne voulait pas d’un autre Etat socialiste dans la région. Tous ont sous-estimé le peuple sahraoui. Aujourd’hui, la communauté internationale tente de réparer son erreur en respectant le droit à l’autodétermination, un principe qui fait partie de l’essence de la proclamation des Nations Unies.
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