L’Algérie et l’Argentine certifiées exemptes de paludisme par l’OMS

L’Algérie est le deuxième pays de la Région africaine de l’OMS à être officiellement reconnu comme exempt de paludisme, après l’Île Maurice
GENEVA, Suisse, 22 mai 2019/ — L’Algérie et l’Argentine ont été officiellement reconnues par l’OMS comme exemptes de paludisme. La certification est accordée lorsqu’un pays démontre avoir interrompu la transmission autochtone de la maladie pendant au moins trois années consécutives.

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Le paludisme, contracté par la piqûre d’un moustique infecté, demeure l’une des principales causes de mortalité dans le monde ; en effet, selon les estimations, 219 millions de cas et plus de 400 000 décès dus au paludisme ont été dénombrés en 2017. Environ 60 % des décès concernent des enfants de moins de cinq ans.

L’Algérie est le deuxième pays de la Région africaine de l’OMS à être officiellement reconnu comme exempt de paludisme, après l’Île Maurice, qui a été certifiée en 1973. L’Argentine est le deuxième pays de la Région OMS des Amériques à être certifié en 45 ans, après le Paraguay qui l’a été en juin 2018.

L’Algérie et l’Argentine ont notifié leurs derniers cas autochtones de paludisme en 2013 et 2010, respectivement.

Un « engagement sans faille »

Tant en Algérie qu’en Argentine, l’histoire du paludisme s’étend sur des centaines d’années et la lutte contre cette maladie a été âprement menée. Au cours des dix dernières années, l’amélioration de la surveillance a permis d’identifier et de traiter rapidement chaque cas de paludisme, sans exception. Il est important de noter que les deux pays fournissaient un diagnostic et un traitement gratuits à l’intérieur de leurs frontières, en veillant à ne laisser personne de côté s’agissant de l’obtention de services nécessaires pour prévenir, détecter et guérir la maladie.

« L’Algérie et l’Argentine ont éliminé le paludisme grâce à l’engagement sans faille et à la persévérance des populations et des dirigeants des deux pays », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Leur succès sert de modèle pour d’autres pays qui s’efforcent de mettre fin à cette maladie une fois pour toutes. »

Éradiquer le paludisme en Algérie

Le Dr Charles Louis Alphonse Laveran, médecin français, a découvert le parasite du paludisme en Algérie en 1880. Dans les années 1960, le paludisme était devenu le principal problème de santé du pays, quelque 80 000 cas étant signalés chaque année.

Le succès remporté par la suite par l’Algérie dans la lutte contre la maladie peut être attribué principalement à la présence de personnels de santé bien formés, à la fourniture de services de diagnostic et de traitement du paludisme dans le cadre de soins de santé universels et à une riposte rapide aux flambées épidémiques. Tous ces facteurs ont permis au pays d’atteindre – et de maintenir – zéro cas de paludisme.

« Le parasite du paludisme a été découvert pour la première fois chez l’homme il y a près d’un siècle et demi en Algérie, marquant ainsi une étape importante dans la lutte contre cette maladie », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale pour l’Afrique. « Désormais, l’Algérie a démontré au reste du continent africain qu’il est possible de vaincre le paludisme moyennant le leadership des pays, des mesures audacieuses, des investissements judicieux et de solides données scientifiques. Les autres pays africains peuvent tirer des enseignements de cette expérience. »

La route de l’Argentine menant à l’élimination du paludisme

Dans les années 1970, l’Argentine a entrepris d’éliminer le paludisme. Parmi les principaux éléments de son approche, figuraient notamment la formation des agents de santé à la pulvérisation d’insecticides à l’intérieur des habitations, le diagnostic de la maladie par la microscopie et une riposte efficace aux cas signalés au sein de la communauté.

La collaboration transfrontière était également essentielle. Entre 2000 et 2011, l’Argentine a travaillé en étroite collaboration avec le Gouvernement bolivien pour la pulvérisation d’insecticides à l’intérieur de plus de 22 000 habitations situées dans des zones frontalières et pour mener des campagnes de dépistage du paludisme à grande échelle.

« L’Argentine a notifié le dernier cas autochtone en 2010 et a démontré l’engagement, les capacités au sein de ses systèmes de santé, de laboratoire et de surveillance ainsi que le financement nécessaire pour prévenir la réintroduction du paludisme dans son pays », a déclaré la Dre Carissa Etienne, Directrice de l’Organisation panaméricaine de la Santé (OPS), Bureau régional de l’OMS pour les Amériques. « Je suis convaincue que l’Argentine servira d’exemple et de source d’inspiration aux autres pays de la Région des Amériques pour parvenir à l’élimination de la maladie dans les prochaines années. »

Les certificats seront présentés par le Directeur général de l’OMS aux représentants de l’Algérie et de l’Argentine en marge de la Soixante-Douzième Assemblée mondiale de la Santé.

La certification de l’élimination du paludisme nécessite pour un pays d’établir, au-delà de tout doute raisonnable, que la chaîne de transmission locale du paludisme a été entièrement interrompue dans l’ensemble du pays depuis au moins trois années consécutives. En outre, un système national de surveillance capable de détecter et de faire face rapidement à tout cas de paludisme doit être opérationnel, ainsi qu’un programme efficace de prévention de la réintroduction de la maladie.

À l’échelle mondiale, 38 pays et territoires ont été déclarés exempts de paludisme :

https://www.who.int/malaria/areas/elimination/malaria-free-countries/en/

Des informations détaillées sur le processus de certification de l’élimination du paludisme de l’OMS figurent à l’adresse

https://www.who.int/malaria/areas/elimination/certification/en/.

APO

Tags : OMS, WHO, santé, paludisme, algérie, argentine,

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