Maroc: le régime fragilisé par l’agression d’Israël à Ghaza

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Selon Aziz Chahir, il est “loin le temps où le royaume martelait que la normalisation allait lui permettre de jouer un « rôle plus actif dans le processus de paix visant à mettre sur pied la solution à deux États ». Au contraire, “le Maroc pourrait faire les frais de la dernière attaque israélienne contre Gaza”. “L’inertie” du royaume alaouite “face aux frappes meurtrières israéliennes contre Gaza et l’opposition interne et algérienne à la normalisation fragilisent la position du Palais royal marocain”.

Le professeur Chahir, docteur en sciences politiques et enseignant-chercheur à Salé, au Maroc, indique que “le roi Mohammed VI semble ainsi pris en otage de son propre stratagème. À force de vouloir ménager la chèvre et le chou, il a vu s’abîmer son autorité de président du Comité Al-Qods, chargé de contribuer à la sauvegarde des lieux saints musulmans à Jérusalem”.

Pour le professeur Chahir, la position de Mohamed Ben Salman condamnant l’attaque israélienne contre la bande de Gaza, puis, au passage, l’incursion de colons juifs dans l’esplanade des Mosquées, a contribué à “fragiliser le leadership symbolique de Mohammed VI, Commandeur des croyants, sur la question palestinienne et des lieux saints musulmans de Jérusalem”.

L’expert marocain rappelle qu’un gouvernement aux mains du parti islamiste PJD a largement contribué à amortir la réaction de l’opinion publique marocaine lorsque son leader Saadeddine El Othmani a signé de sa main propre les accords de normalisation avec Israël. Pour Chahir, il s’agissait d’un “coup de maître savamment orchestré par le Palais et ses affidés ou simple coup du hasard”. “Or aujourd’hui, le roi ne peut plus compter sur ce soutien politique, car le PJD affiche désormais ouvertement son opposition à la normalisation”, martèle-t-il.

D’après Aziz Chahir, trois fait ont intensifié les tensions entre Alger et Rabat:

  • La campagne menée par Rabat en faveur de l’octroi à Israël du statut d’observateur à l’Union africaine (UA).
  • La participation d’Israël dans les exercices militaires de l’African Lion 2022 sous la direction des marines américains aux frontières de l’Algérie. Exercice suivis par la visite du chef de l’Etat-Major de l’armée israélienne, Aviv Kochavi.
  • Les actes d’espionnage menés par les services secrets marocains sur des milliers de téléphones portables de responsables et personnalités algériens grâce au logiciel espion israélien Pegasus.

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