La Mauritanie condamne les déclarations de Raïssouni

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Nouakchott condamne les propos d’un religieux qui a déclaré que la Mauritanie était une “erreur”
Nouakchott, 18 août (EFE).- Le porte-parole du gouvernement mauritanien, Mohamed Malainine uld Eyih, a condamné les propos du clergé marocain Ahmed Raisuni, président de l’Union internationale des savants musulmans, qui, dans une récente interview, a défini l’existence de la Mauritanie comme ” une erreur” et a parlé de marcher sur Tindouf (en Algérie) pour résoudre le conflit du Sahara occidental, qui a déclenché une grande polémique au Maghreb.

“Ce sont des propos condamnables qui ne reposent sur aucune notion d’histoire et n’ont aucune crédibilité”, a dénoncé Eyih lors d’une conférence de presse hier soir.

Le ministre mauritanien – qui préside également le parti au pouvoir dans le pays – a ajouté que les déclarations de Raisuni sont contraires au droit international et au comportement “de ceux qui devraient répandre le calme et le respect de l’autre au lieu de se livrer à la provocation”.

Il s’agit de la première réaction officielle aux propos du religieux en Mauritanie après une série de réactions de condamnation sur les réseaux sociaux et par la classe politique, parlementaires et religieux du pays maghrébin, qui ont exigé que l’ecclésiastique marocain s’excuse.

Dans une interview publiée le 2 août par un média marocain local, Raisuni a déclaré que le Maroc avait hérité du conflit du Sahara occidental de l’ère coloniale, notant que le pays devrait « retrouver ses frontières historiques avant l’occupation européenne », faisant référence aux Français et aux Espagnols. Protectorat (1912-).

L’ecclésiastique marocain, qui a critiqué la normalisation des relations avec Israël en échange de la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur l’ancienne colonie espagnole, a déclaré que les Marocains “sont prêts à marcher sur Tindouf si le roi lance cet appel”.

Raisuni dans ses déclarations était favorable au “Grand Maghreb ou Grand Maroc”, un concept développé par Allal el Fassi (1910-1974), leader du nationalisme marocain et fondateur du parti historique de l’Istiqlal, qui revendiquait les frontières historiques du Maroc avant les protectorats français et espagnol qui comprennent le territoire sahraoui, l’ensemble du territoire mauritanien, certaines parties de l’ouest algérien et les villes espagnoles de Ceuta et Melilla.

Les propos de Raisuni ont également fait grand bruit en Algérie, pays qui a rompu les relations diplomatiques et fermé l’espace aérien avec le Maroc depuis août 2021, et de nombreux médias, hommes politiques, religieux et parlementaires ont dénoncé ses propos.

La polémique a conduit la même organisation présidée par Raisuni, fondée en 2004 et basée au Qatar, à préciser hier que les propos du religieux se limitaient au “champ d’une opinion personnelle” qui n’implique pas l’organisation.

Raisuni lui-même a publié hier sur son site internet une mise au point dans laquelle il indique que la Mauritanie est un pays internationalement reconnu et justifie ses propos par son ambition de réaliser l’unité entre les peuples maghrébins. EFE

Swissinfo, 18/08/2022

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