Maroc, Algérie, Mohammed VI, Sahara Occidental, Espagne, Allemagne,
Par Mohamed K.
Que veut le Roi du Maroc ? Dans un dernier discours, Mohamed VI multiplie d’une manière hypocrite les insinuations, les accusations, les contradictions et les mensonges contre tous ceux qui lui assènent les vérités diplomatiques, politiques et économiques.
Depuis quelques semaines, comme sortant de sa léthargie, il semble maintenant vouloir donner l’impression de gouverner, de diriger et surtout d’imposer ses options à son régime, acculé par tant de scandales, de belligérances et d’échecs notoires.
Ainsi, le monarque complètement piégé par son influent entourage pro-sioniste, a accusé, sans les nommer, certains pays européens de «porter atteinte à la respectabilité des institutions nationales». Mohammed VI faisait essentiellement référence à deux pays l’Espagne et l’Allemagne, notamment ce dernier considéré par le Makhzen comme ayant une position «hostile» envers le Maroc.
Dans un discours prononcé vendredi soir, adressé à ses sujets à l’occasion de 68e anniversaire de la Révolution, Mohammed VI est resté toutefois énigmatique, pour ne pas dire évasif, en se contentant de critiquer ces «pays européens» qui comptaient parmi les «partenaires» du Maroc.
Il souligna que «quelques pays, notamment des pays européens comptant, paradoxalement, parmi les partenaires traditionnels du Maroc, craignent pour leurs intérêts économiques, leurs marchés et leurs sphères d’influence dans la région maghrébine.
Certains de leurs dirigeants ne saisissent pas encore que le problème ne réside pas dans les régimes des pays du grand Maghreb, mais bien dans les leurs, toujours teintés d’un passéisme désespérément rétif aux évolutions du temps (…) Ainsi, ils nous voudraient façonnés à leur image et, pour porter atteinte à la respectabilité de nos institutions nationales, pour saper leur autorité, ils les accusent de bafouer les droits et les libertés et déploient, à cet effet, des arguments fallacieux contre elles».
Sans désigner ces pays, les observateurs savent que le Makhzen est en pleine crise avec au moins deux pays européens, l’Espagne et l’Allemagne. Les rapports avec ces pays membres de l’Union européenne se sont dégradés depuis quelques mois, depuis que Berlin a clairement dénoncé la décision de l’ex président américain Donald Trump de reconnaitre “la marocanité” du Sahara Occidental.
Berlin a même demandé la convocation d’une session du Conseil de sécurité de l’ONU, en rappelant surtout la responsabilité US dans la gestion du dossier sahraoui: «Être porte-plume vient avec de la responsabilité. Cela s’accompagne d’un engagement fort pour résoudre un problème, il faut être juste, il faut être impartial, il faut avoir à l’esprit l’intérêt légitime de toutes les parties et il faut agir dans le cadre du droit international.»
C’est cette position de respect de droit international qui poussa Rabat à rappeler son ambassadeur de Berlin en mai dernier. Le département de Nacer Bourita est allé plus loin en dénonçant «l’acharnement continu de l’Allemagne à combattre le rôle régional du Maroc, notamment sur le dossier libyen».
S’agissant de l’Espagne, c’est encore la crise migratoire provoquée par les autorités marocaines dans l’enclave de Ceuta, afin de faire pression sur l’Espagne qui avait accueilli le Président sahraoui Ibrahim Ghali, qui a été dénoncé par l’UE. Le chantage du Makhzen, en abusant des milliers de mineurs, a provoqué un choc dans toute l’Europe.
Dans un entretien au journal El Pais, le ministre d’État allemand chargé de l’Europe, Michael Roth, avait déclaré : «L’UE aide des pays comme le Maroc à donner une perspective à leurs jeunes, à créer des emplois. Mais j’ai l’impression que les jeunes sans perspectives deviennent une monnaie d’échange politique pour les dirigeants».
Pire que cela, l’affaire du scandale d’espionnage à grande échelle, dite du Pegasus, en référence au logiciel israélien, a complètement terni l’image de ce régime et dévoilé au grand jour ses pratiques et ses accointances avec des entités politiques sionistes.
Un électrochoc médiatique qui poussa plusieurs personnalités politiques, des hommes d’affaires, des journalistes et des activistes et militants des droits de l’Homme à déposer des plaintes et à dénoncer ce système d’atteinte à la vie privée, et surtout ces pratiques d’espionnage et d’écoute de citoyens étrangers.
Sur ce point, le monarque ne dit rien, n’en fait aucune allusion, se contentant de marmonner des phrases incompréhensibles, comme ce «déploiement d’impressionnants dispositifs d’influence». Il usa de formules hypocrites pour détourner toute la vraie réalité des agissements de son régime en déclarant candidement: «Bien plus, plutôt que d’appuyer les efforts du Maroc dans le cadre d’un équilibre souhaité entre les pays de la région, des rapports ont franchi toutes les limites de l’acceptable, allant jusqu’à recommander que soit freinée la dynamique de développement de notre pays, au motif captieux qu’elle crée une dissymétrie entre les États maghrébins.»
Evitant cette fois de répondre directement aux derniers communiqués des autorités algériennes qui s’apprêtent à réviser ses relations et à faire prochainement des annonces dans ce sens, le monarque a pour la première fois voulu donner des justifications sur son alliance avec Israël, devenu un partenaire stratégique de premier plan.
«D’aucuns prétendent que le Maroc est ainsi assailli parce qu’il aurait changé son orientation politique et stratégique, ainsi que son modus operandi dans le traitement de certaines questions diplomatiques.
Il n’en est rien. Le Maroc a effectivement changé mais pas dans le sens souhaité par ses détracteurs. Il a changé parce qu’il n’accepte pas que ses intérêts supérieurs soient malmenés.» Des intérêts supérieurs qui permettent à un Etat sioniste belliqueux de critiquer à partir de son sol un voisin et de le menacer même.
En attendant d’autres discours hypocrites, M6 demeure cloitré dans ses mirages, embourbé par les pratiques de son entourage, marmonnant des allocutions écrites par des mains invisibles, laissant ainsi le soin à son agressif Bourita, devenu agent spécial invétéré de faire le sale boulot de concessionnaire diplomatique de l’entité sioniste en Afrique, mais surtout en Afrique du nord et dans le Sahel.
Le Jeune Indépendant, 22/08/2021
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