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Le grand scandale de corruption impliquant des eurodéputés est entré dans une nouvelle phase depuis son éclatement, après que l’eurodéputée grecque Eva Kaili a reconnu certains faits, tandis que les accusations contre le Maroc pour avoir joué un rôle similaire au rôle présumé du Qatar dans la corruption d’eurodéputés commencent à devenir de plus en plus claires. Et en effet, jeudi 22 décembre, les chambres de Bruxelles ont prolongé d’un mois la détention provisoire de l’ancien vice-président du PE accusé de corruption.
Eva Kaili, l’ancienne vice-présidente du Parlement européen, avait partiellement avoué la corruption de certains membres du Parlement européen par l’émirat du Qatar dans le cadre de l’enquête. Francesco Giorgi, assistant parlementaire et ami de Kaili, a également admis que lui et d’autres personnes ont influencé le travail de son groupe parlementaire pour projeter l’influence du Qatar et du Maroc au sein du parlement.
Eva Kaili, membre du parti grec de centre-gauche PASOK-KIBNAL, a été arrêtée le 9 décembre et détenue dans une prison belge.
Elle a récemment fait des aveux partiels à la police, affirmant qu’elle était impliquée dans des affaires de corruption et qu’elle avait chez elle un sac rempli d’argent liquide, estimé par les autorités à 1,5 million d’euros, et a admis qu’elle avait demandé à son père de cacher une grande partie de l’argent avant que la police ne perquisitionne son appartement et l’arrête à Bruxelles et confisque un sac rempli d’argent liquide.
Les allégations contre Kaili sont devenues plus claires et plus crédibles lorsque le Parlement européen a voté la suspension de l’accès privilégié à l’institution pour les lobbyistes qataris.
Elle a dénoncé le Qatar qui refuse de l’accuser d’offrir des “cadeaux” pour représenter ses intérêts, soulignant que cela aura un “impact négatif sur la coopération régionale et mondiale en matière de sécurité”, sans oublier le dossier sensible de l’énergie. Quant au Maroc, les autorités restent silencieuses et n’ont pas commenté les allégations. Par ailleurs, le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch a intenté une action en diffamation contre l’ancien représentant de la France et de l’UE José Buffet, affirmant que le Premier ministre marocain avait tenté de le corrompre en marge des négociations sur un accord commercial.
Outre Kaili et Giorgi, l’ancien député italien Pier Antonio Panzeri est soupçonné d’être à la tête de l’organisation corrompue. Selon les aveux de Giorgi, Panziri est un “pion” aux mains du Maroc, qui, comme le Qatar, a tenté de s’immiscer dans les affaires européennes. Après la défaite aux élections européennes de 2019, Panziri a poursuivi son travail de lobbying à travers l’ONG “Fighting Impunity”, fondée en 2019 et soupçonnée d’être une façade pour une organisation de corruption au service du royaume.
Les autorités belges tentent notamment de clarifier le rôle de l’organisation dans les négociations sur le conflit du Sahara entre le Maroc et le Front Polisario, qui a toujours soutenu l’Algérie.
Le député européen belge Marc Tarabella, membre de la délégation pour les relations avec les États arabes du Golfe, est également accusé d’avoir reçu des pots-de-vin de Doha. Le 10 décembre, la police a fouillé son domicile et confisqué ses appareils électroniques, mais elle n’a pas encore enquêté sur lui.
Enfin, un autre nom a été révélé d’un élu visé par l’enquête, à savoir Andrea Cozzolino, membre de la délégation parlementaire pour les relations avec les pays du Maghreb.
Des enquêtes judiciaires sont en cours et d’autres noms impliqués seront annoncés dans les prochains jours.
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