Suite au sauvage assassinat de Charles Paul Alphonse Ndour ce 29 août 2014, et ayant travaillé plus de 10 ans au Maroc auprès d’associations marocaines et étrangères pour faciliter l’accès des étrangers aux structures de santé et aux ambassades africaines, je ne pas me taire.
Charles Paul Alphonse Ndour, ressortissant sénégalais de 25 ans, a été égorgé par un individu marocain dans le quartier Boughaleff à Tanger, où il habitait. Ce fait est loin d’être isolé : entre 2013 et 2014, plus de 14 migrants ont été tués soit par la police marocaine soit par des individus marocains. Cette violence envers les populations noires, associée à racisme permanent et toujours impuni, est récurrente au pays de Mohamed VI.
Cette haine envers les noirs est croissante et atteint un niveau de barbarisme intolérable. Elle est aujourd’hui alimentée par la soi-disant régularisation des migrants en cours depuis quelques mois.
Le manque total d’explication de cette nouvelle politique par l’Etat et le silence immoral des intellectuels sur celle-ci conduisent à une incompréhension grandissante de la part des marocains. Où sont les Reda Benjelloun du Maroc pour lutter contre le racisme et la discrimination des noirs au Maroc ?
D’autre part, la désinformation réalisée par certains médias, tel le journal El Massa, l’un des médias arabophones les plus consultés, relève d’une propagande anti noirs et xénophobe, et est indigne d’un pays développé au XXIème siècle.
Enfin, les diplomates africains en villégiature au Maroc, plus occupés à se soigner qu’à assister leurs compatriotes, font eux aussi parfois preuve d’un racisme ethnique. En 2009, un employé d’une ambassade africaine avait hésité à accomplir les démarches d’inhumation d’un jeune noir, sous prétexte que son nom n’avait pas la consonance de ceux habituellement utsité dans son pays. Ces diplomates africains, dont le silence est complice, sont tout autant responsables que l’état marocain des atrocités actuelles.
Les associations comme le GADEM ont appelé à plus d’implication de la société civile et à l’ouverture d’un débat national.
J’appelle les africains noirs vivant au Maroc à dénoncer cette politique indigne et inhumaine en déchirant leurs cartes consulaires en disant les mots suivants :
Non au racisme au Maroc
Non au silence complice des diplomates africains et de l’Etat marocain
Publiez votre action (photo, vidéo) sur internet et dans les réseaux sociaux pour faire réagir les politiciens et stopper ces atrocités.
Tous les sympathisants marocains et étrangers sont invités à soutenir cette action en faisant de même avec un papier symbolique.
Oumar Diao
YENNAYRI, 02/09/2014
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