Sahara Occidental : Stratégie du Maroc en Afrique

L’Afrique est au cœur de la politique étrangère du Maroc. Ce continent représente pour le Maroc une opportunité à même de lui permettre de se positionner en tant que leader de ce continent, en pleine mutation et en plein essor. L’Afrique constitue également pour le Maroc un espace vital naturel pour son rayonnement politique, culturel et économique.
Cependant la mise en œuvre de sa stratégie en Afrique nécessite le renforcement de son maillage diplomatique notamment dans les régions où sa présence est faible voire quasi absente, ce qui est le cas en Afrique Orientale et Australe. En 2014, le Maroc ne disposait que de 19 Ambassades en Afrique au Sud du Sahara (8 en Afrique de l’Ouest qui compte 15 pays, 6 en Afrique Centrale qui compte 8 pays, 3 en Afrique Australe qui compte 13 pays et 2 en Afrique Orientale qui compte 10 pays) contre 24 pour l’Algérie, 33 pour l’Afrique du Sud et 32 pour l’Egypte.
Le Maroc considère que cette sous-représentation en Afrique Australe et Orientale est préjudiciable à ses intérêts tant au plan politique qu’économique. C’est en effet dans ces deux sous-régions que se trouve la totalité des pays qui reconnaissent la République Arabe Sahraoui Démocratique.
Pour y remédier, le Maroc a planifié dans le court terme à l’ouverture d’Ambassades dans les pays suivants : Tanzanie, Rwanda, Ouganda, Zambie, Namibie et Botswana. Et dans un deuxième temps, en République du Congo, au Benin, au Togo, aux Comores et au Zimbabwe.
L’ouverture d’ambassades dans ces pays d’Afrique australe et orientale donnerait au Maroc une nouvelle et plus grande ouverture dans des zones en pleine mutation et en plein essor économique, se traduisant par une amélioration des relations politiques avec ces pays, dans le seul but de gagner la bataillle diplomatique, l’opposant à l’Algérie dans le dossier du Sahara Occidental.

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Les manoeuvres du Maroc au sein de l’Union Africaine
Depuis ces derniéres années, le Maroc a renforcé le travail de lobbying au niveau de l’Union Africaine car craignant que l’Union Africaine s’accapare et monopolise le maintien de la paix et de la sécurité en Afrique. Pour limiter une telle perspective, le Maroc a toujours oeuvré auprés de ses alliés traditionnelles, de maniére que le rôle qui sera attribué à l’Union Africaine ne soit en aucun cas exclusif et que les Organisation sous-régionales africaines, comme la CEDEAO, la CEEAC, la CEN-SAD, soient confirmée comme des acteurs primordiaux et directement responsables dans ce cadre.
Le Maroc craignait qu’un renforcement de l’UA, sous l’hégémonie de l’Algérie et de l’Afrique du sud – et plus généralement de l’Afrique anglophone-, risquait d’affaiblir davantage l’Afrique francophone qui constitue le prolongement stratégique du Maroc.
Le Maroc appréhendait aussi que l’Union Africaine s’ingère dans le processus de règlement de la question du Sahara Occidental. Ce pays voulait que cela relève du ressort exclusif du Conseil de Sécurité de l’ONU, en insistant sur la nécessité de la persévération du processus politique onusien en cours, tel que confirmé par la résolution 2152/2014 du Conseil de Sécurité et le maintien de la centralité de la proposition marocaine d’autonomie.
Le format des partenariats stratégiques de l’Afrique avec le reste du Monde, constituait également un souci pour le Maroc car il impliquait l’Union Africaine dans ce processus. Il compte sur ses alliés traditionnels tels que le Sénégal qui a été toujours à l’avant-garde du combat pour défendre la marocanité du Sahara Occidental, ainsi que la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso .
Le Maroc considère le Conseil Paix et sécurité (CPS), présidé actuellement par l’Algérien Chergui, un risque pour les intérêts du Maroc. Pour minimiser ce risque, le Maroc a toujours compter sur ses alliés, membres du Conseil de Paix et Sécurité pour faire barrage à toute initiative visant à présenter un rapport sur le Sahara Occidental.
Lors du Sommet de juin 2014, le Maroc avait dépêché une délégation, conduite par Moha Ouali Tagma, Directeur des Affaires Africaines, pour mener des investigations sur le Conseil Paix et sécurité (CPS), afin de “déceler toutes manoeuvres contraires aux intérêt du Maroc”. Sur place, cette délégation avait relevé que sur les 15 pays composant le CPS, 8 étaient défavorables au Maroc dans le cadre du dossier du Sahara Occidental (Algérie-Afrique du Sud-Nigeria-Tanzanie-Mozambique-Namibie-Ouganda-Éthiopie-). En face, le Maroc ne pouvait compter que sur la Guinee-la Guinee Équatoriale -la Gambie -le Niger -le Burundi et le Tchad-le 15eme étant la Libye.
Cette délégation avait également pour objectif de:
– contrer toute décision contraire au processus onusien de recherche d’une solution politique au différend du Sahara Occidental.
– promouvoir et vulgariser la Résolution 2152 du 29 Avril 2014.
– empêcher la modification du format des Partenariats et l’atteinte au Format du Caire.
– poursuivre les contacts avec les délégations des pays qui reconnaissent encore la République Arabe Sahraoui Démocratique.
– maintenir la connivence avec les délégations alliés du Maroc.
– contacter les Représentants des autres pays extra-africains (France ; Espagne ; Etats-Unis ; Russie ; Chine, et plus si nécessaire).
– effectuer quelques visites de courtoisies à des responsables d’institutions telles que la CEA et du Ministère des Affaires Etrangères Ethiopien.
Parmi les actions prioritaires du Maroc en Afrique figure la CENSAD qui constitue la meilleure réponse pour contrecarrer les initiatives sur le dossier du Sahara Occidental.
Le deuxième axe de renforcement du positionnement du Maroc en Afrique concernait la création de l’espace Nord-Ouest-Africain, consistant de réunir dans le cadre d’un forum de coopération politique et économique les pays de cette région de l’Afrique : MAROC-SENEGAL-CAP VERT-MAURITANIE et l’Espagne à travers les ILES CANARIES.

Le troisième axe concerne la conclusion d’accord de coopération économique et d’investissement avec l’UEMOA et avec la CEDEAO.

Le quatrième axe concernait la tenue des Commissions Mixtes avec les pays de la zone SAHEL ainsi qu’avec certains pays fragiles (Guinée Bissau, Sao Tome et Principe, Liberia, Sierra Leone) et les forums économiques avec le TCHAD et le NIGER.

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