Algérie : La presse à l’heure de l’adaptation

La liberté de la presse est un acquis irréversible dans un pays qui a tout donné pour l’ériger en valeur incontournable et en modèle unanimement reconnu par la communauté internationale. En rempart contre la dérive totalitaire de la décennie sanglante, les journalistes ont consenti tous les sacrifices pour la sauvegarde d’un héritage important appelé à être capitalisé.

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Le poids des mutations internationales, porteuses du défi technologique et de la mondialisation impitoyable, l’impose. Et, plus encore, à l’heure du changement global et profond traduit par la nouvelle République en construction, le temps d’une adaptation organisationnelle et juridique se légitime par la nécessité de remettre de l’ordre dans une profession confrontée aux dérives des fake news, colportées par les réseaux sociaux, et des atteintes aux principes et règles régissant le noble métier d’informer.

Il y a effectivement urgence à régulariser «la situation juridique» des médias électroniques domiciliés en Algérie qui seront traités sur «le même pied d’égalité que la presse écrite en matière de couverture des activités nationales et officielles, et d’accès à la publicité, et ce, dans le strict cadre de la loi et de la déontologie de la profession», a indiqué dans un communiqué la présidence de la République. Cette instruction adressée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au Premier ministre, Abdelaziz Djerad, s’inscrit dans une nouvelle approche de la communication qui pose pour seule limite à la liberté d’expression la loi, bannit toute forme de marginalisation et combat la spéculation et la désinformation.

Les fondements d’une communication ouverte et professionnelle, exprimée par les rencontres régulières avec les responsables des médias publics et privés, se conçoivent dans la décision de rendre publics les communiqués de la Présidence par l’APS et de classer «toute information rapportée en dehors de ce canal dans la case de la propagande et de la désinformation», susceptibles de poursuites judiciaires. La nomination du ministre conseiller à la communication, Belaïd Mohand Oussaïd, participe d’un réaménagement en règle d’un secteur hanté par les faussaires du monde de l’information et les apôtres du chaos. La remise à niveau d’un secteur stratégique est inévitable.

Horizons, 6 fév 2020

Tags : Algérie, presse, liberté de presse,

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