«Les Etats-Unis viennent apprendre de l’expérience algérienne»

Daniel Benjamin, coordinateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain :
«Les Etats-Unis viennent apprendre de l’expérience algérienne»

Le coordinateur de la lutte antiterroriste au département d’Etat américain a été ferme hier en déclarant que les USA n’ont pas l’intention de déployer leurs troupes militaires en Algérie. Il estime que l’Algérie est un acteur capable de mener la lutte antiterroriste en enregistrant sur ce front une avancée remarquable.

Daniel Benjamin, dont c’est la première visite en Algérie, a considéré, lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’ambassade US à Alger, que «l’Algérie est devenue le leader en matière de lutte antiterroriste grâce aux efforts qu’elle a fournis pour mettre un terme à ce fléau».
Le responsable américain a d’ailleurs qualifié «d’excellents» les entretiens qu’il a eus avec Rezzag Bara, conseiller du président Bouteflika, et les cadres du ministère des Affaires étrangères, dont le secrétaire général du ministère. «Nous avons évoqué, ensemble, toutes les possibilités de renforcer notre partenariat sur le front sécuritaire».
Sachant qu’aujourd’hui, d’autres entretiens sont prévus avec le premier responsable du Centre africains d’études et de recherches sur le terrorisme (CAERT), le ministre délégué chargé de la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia, et le chef d’état-major de la Gendarmerie nationale, le général major Boustila.
C’est dans ce cadre précisément que Daniel Benjamin a souligné que «les Etats-Unis viennent apprendre de l’expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste».
En matière de coopération sécuritaire, le conférencier n’a laissé aucun doute en appuyant les initiatives de «formation, d’appui aux corps de sécurité, en particulier la dernière formation accordée aux douaniers algériens pour tout ce qui touche à la fraude des documents».
Pour illustrer la bonne coopération, il apporte une réponse claire concernant le détenu algérien à Guantanamo qui a été libéré et a comparu devant un tribunal algérien. «Les informations qui nous ont été transmises par le gouvernement algérien ont été claires».
Pour ce qui est de l’installation du comité d’état-major au Sahel, dont l’Algérie préside les destinées, l’interlocuteur estime que «cet état-major en est à ses premiers pas, mais nous restons à la disposition de l’Algérie à ce sujet».
Sur ce front où la lutte antiterroriste est menée rudement, le responsable américain souligne «l’importance de ces pays à mener eux-mêmes les opérations dans un terrain dont ils connaissent bien la dynamique».
Autrement dit, les Etats-Unis ne sont pas intéressés de s’ingérer directement dans le théâtre des opérations, mais sont prêts «à fournir appui et assistance à ces pays», comme l’a réitéré le responsable au département d’Etat tout en indiquant que «le nombre de ces terroristes est estimé selon chaque pays mais on peut parler de centaines et non de milliers».
Interrogé d’ailleurs sur la dernière opération franco-mauritanienne pour libérer l’otage français, ce dernier a préféré ne pas faire de commentaire en faisant savoir que «c’est aux Mauritaniens de fournir les réponses».
En revanche, il a réagi à l’assassinat de l’otage français en qualifiant cet acte de «barbare». En parallèle, il a loué les vertus du gouvernement algérien visant à interdire tout paiement de rançon aux terroristes. «Les Etats-Unis et l’Algérie sont d’accord sur toute forme de concessions accordées aux terroristes lors des prises d’otages», fait-il remarquer, en jugeant que «les Américains ne cesseront pas d’adresser des messages aux pays qui refusent de reconnaître les dispositions sur le paiement des rançons aux terroristes».
F. Abdelghani
Le Jeune Indéppendant, 27/7/2010

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