Attention : télé d’utilité publique

La télé n’est pas qu’un instrument d’aliénation, hélas. La BBC sait nous le rappeler par ses fantastiques reportages, évidemment ignorés, sauf rare exception, par nos franchouillardes étranges lucarnes.
Une mention remarquable doit être ici décernée à une série de reportages produite par la télévision publique britannique et présentée par un globe trotter vedette, Simon Reeve.
Son look d’ado à peine vieilli ne doit pas faire illusion : Simon Reeve a déjà à son actif pas mal de reportages et de vécu journalistique, et tout particulièrement une enquête publiée à la fin des années 90 sur le premier attentat contre le World Trade Center, en 1993 et dans laquelle il mettait en évidence la personnalité d’un certain… Ousama Ben Laden. Pas mal vu.
Revenons à la série Tropic of Cancer, puisque c’est son nom. Le principe est simple : voyager le long du tropique du cancer, d’est en ouest, en commençant par le Mexique et en finissant par Hawaï. La réalisation en revanche est beaucoup plus compliquée : Simon Reeve et son équipe doivent jongler avec les visas, les interdictions, les frontières closes, qu’il faut contourner longuement – comme pour arriver au Sahara occidental dans la partie habitée par les Saharaouis, de l’autre côté du mur construit par le Maroc en plein désert – ou qu’il faut carrément transgresser en toute illégalité, quand il passe en Birmanie, ou encore carrément impossible à franchir sans gros ennuis, comme la frontière chinoise, qui lui fut fermée sans espoir de recours.
C’est que Simon Reeve dispose de qualités tout à fait particulières qui le rendent assez vite persona non grata pour les officiels : un sens aigu de l’injustice et une capacité de réaction à la destruction de la planète.
Au Mexique, il montre une mine géante à ciel ouvert creusée par une société canadienne… juste à côté d’un village ancien, au risque de l’engloutir pour de vrai. Au paradis pour touristes que sont les Bahamas, il trouve le moyen d’approcher les immigrés haïtiens qui en sont les véritables parias et y vivent, eux, dans des conditions épouvantables…
Au Maroc, il n’a de cesse de nouer le contact avec les représentants des institutions saharaouies pour illustrer ce qu’est, concrètement; la domination et la séparation d’un pays et d’un peuple en deux. Tout y passe, tout au long du voyage : la perte de la culture nubienne en haute Egypte, noyée sous la modernité du barrage d’Assouan, les conditions de vie esclavagistes faites aux travailleurs immigrés du sous continent indien et qui construisent Dubaï dans l’ignorance de tout droit social, les ravages de la mousson en Inde, compte tenu du réchauffement climatique…


Revenons à la série Tropic of Cancer, puisque c’est son nom. Le principe est simple : voyager le long du tropique du cancer, d’est en ouest, en commençant par le Mexique et en finissant par Hawaï. La réalisation en revanche est beaucoup plus compliquée : Simon Reeve et son équipe doivent jongler avec les visas, les interdictions, les frontières closes, qu’il faut contourner longuement – comme pour arriver au Sahara occidental dans la partie habitée par les Saharaouis, de l’autre côté du mur construit par le Maroc en plein désert – ou qu’il faut carrément transgresser en toute illégalité, quand il passe en Birmanie, ou encore carrément impossible à franchir sans gros ennuis, comme la frontière chinoise, qui lui fut fermée sans espoir de recours.
C’est que Simon Reeve dispose de qualités tout à fait particulières qui le rendent assez vite persona non grata pour les officiels : un sens aigu de l’injustice et une capacité de réaction à la destruction de la planète.
Au Mexique, il montre une mine géante à ciel ouvert creusée par une société canadienne… juste à côté d’un village ancien, au risque de l’engloutir pour de vrai. Au paradis pour touristes que sont les Bahamas, il trouve le moyen d’approcher les immigrés haïtiens qui en sont les véritables parias et y vivent, eux, dans des conditions épouvantables…
Au Maroc, il n’a de cesse de nouer le contact avec les représentants des institutions saharaouies pour illustrer ce qu’est, concrètement; la domination et la séparation d’un pays et d’un peuple en deux. Tout y passe, tout au long du voyage : la perte de la culture nubienne en haute Egypte, noyée sous la modernité du barrage d’Assouan, les conditions de vie esclavagistes faites aux travailleurs immigrés du sous continent indien et qui construisent Dubaï dans l’ignorance de tout droit social, les ravages de la mousson en Inde, compte tenu du réchauffement climatique…
Au Bangladesh, il filme, concrètement, ce qu’est la vie d’un enfant de 5 ans, employé d’une verrerie, mort de fatigue, exposé à tous les dangers du feu, des brulures, de la chaleur intense… Ouf, on ne sort pas indemne de ces reportages, traités pourtant avec un allant et une pêche d’enfer dont on sent que la motivation fondamentale est une formidable volonté de faire exploser au grand jour les injustices, les hypocrisies, le cynisme des Etats et des acteurs économiques mondiaux. Bref, les aspects les moins reluisants de notre monde. L’empathie en plus; ou, comme on disait autrefois, la sympathie humaine, manifestement non feinte.
Toujours accompagné d’un habitant du pays visité – mais sans mandat officiel, Simon Reeve expose la réalité, ses causes, et la perception qu’il en constate localement. Un espèce de jeune Michael Moore dont le pays serait le monde entier.
Voila qui nous change en tout cas de la soupe tiède servie en France par ceux qui filment du ciel ou qui prônent une écologie officielle bien proprette.
Simon Reeve avait déjà proposé sur la BBC une série de reportages sur le même principe en 2006, en suivant l’équateur, puis en 2008, en suivant le tropique du Capricorne.En 2003 déjà, il avait aussi mis en oeuvre une série de reportages sur les pays d’Asie centrale drôlement intitulée Meet the stans (rencontre avec les -stans) et en 2005, une série sur les pays qui n’existent pas (Places That don’t exist), du genre Transnistrie, Ossétie du sud, Nagorny Karabach. Un gars plutôt intéressant, non ?
Le meilleur du meilleur de la télé, à visionner à partir d’internet bien sûr en attendant… A quand sur une chaîne française ?

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