LE VIRUS ET LE VIDE AFRICAIN

par Abdou BENABBOU

Publicités
Publicités
Publicités
Publicités
Publicités

Le mot est lancé : pandémie ! Malgré les timides déclarations rassurantes de l’Organisation mondiale de la santé, la lame du coronavirus continue d’avancer à travers le globe emportant des milliers de morts. La comptabilité morbide s’amplifie et ne semble pas près de s’arrêter. Le phénomène non encore éclairci n’offre plus à la majorité des Etats que le palliatif des recommandations et les oblige à ériger une variété de remparts dans une apparente similitude avec les démêlés des temps très anciens quand la peste ou la grippe espagnole avaient sévi.

Tous les continents sont touchés par ce curieux tsunami d’un nouveau genre auquel personne ne s’attendait et curieusement seule l’Afrique semble épargnée par cette vague maléfique. Le seul et unique cas de contamination annoncé est égyptien. On a du mal à confirmer que le continent africain a bénéficié de la grâce des dieux pour être épargné et comprendre comment une des plus vastes régions du monde, sans doute la plus faible et la plus vulnérable, a pu être mise à l’abri d’une catastrophe planétaire.

De rares semblants d’hôpitaux, un désert de médecins et d’infirmiers et des moyens de surveillance et de contrôle de la circulation des personnes dérisoires prédisposaient un continent très en retard à la déferlante biologique actuelle. L’absence flagrante de structures sanitaires, le vide total de praticiens médicaux renvoyaient en toute logique à penser que les Africains seraient les premiers à être touchés.

S’il faut s’en féliciter bien que le virus n’a pas encore dit son dernier mot, il est permis aussi de tenir compte de deux paramètres importants. D’abord faute de moyens conséquents et à cause des ravages de la misère, la culture africaine privilégie l’arme de la fatalité. Elle étouffe et ralentit ensuite la communication permettant aux dirigeants l’art du mensonge et de la dissimulation pour éviter la panique au sein de leurs populations déjà grandement perturbées.

Le seul gain de la parade providentielle est celui d’avoir pour le moment soustrait aux différentes extrêmes droites du grain à moudre pour amplifier leur haine de l’étranger et particulièrement celle de l’Africain.

Le Quotidien d’Oran, 26 fév 2020

Tags : Virus, coronavirus, Afrique, épidémie, pandémie,

Visited 1 times, 1 visit(s) today
Publicités