Trois articles ont rédigés comme réponse au prince Hicham Alaoui. Les voici:
Prince, Moulay Hicham ! Voilà à quoi sert l’allégeance, aujourd’hui
Soyons plus clairs et plus simples dans notre jargon. Notre but et d’associer le maximum de lecteurs, en espérant pouvoir diminuer les torts et alléger les dégâts de la lecture insuffisante, voir tendancieuse, que vous avez faites de la causerie du Ministre des Affaires Religieuses. Soyons surtout assez directs :
La bay’a prêtée à Mohammed VI
La bay’a dont il est question ici, n’est pas l’institution historique dans le cadre de laquelle les Marocains ont édifié, avec leurs monarques, leur Etat et leur Nation. Cette bay’a historique est la même dans ses fondements et son essence, mais la bay’a prêtée à Mohammed VI est renouvelée par l’engagement du Souverain dans les réformes en matière de droits, de justice et de développement, avec des procédés et des moyens dont ses ancêtres ne disposaient que très peu.
Les résultats du référendum
Les résultats du référendum du 1er juillet sont éloquents, du moment où l’appel au vote positif a été fait par le monarque lui-même. A l’échelle du pays et aux yeux des observateurs étrangers, la signification de ce vote est magistrale, un plébiscite sur une réforme, et non pas sur le régime ou sur ses fondements religieux;
La continuité historique
La bay’a, consolidée par les réformes, assure la continuité historique sans rupture politique dont souffrent une bonne partie des pays musulmans;
Le combat pour la justice
La ba’ya, assortie du combat pour la justice, assure la reconnaissance du caractère religieux du Souverain, waliyy al-amr, comme le préconise les musulmans d’aujourd’hui, ce qui explique l’engouement des jihadistes à créer des « imarat » (principautés religieuses) par la violence ;
Un exepmle pour le monde musulman
La bay’a, à côté d’une constitution concordante, sera le modèle que suivront les autres pays en processus de réformes. Ceux qui refusent d’admettre une spécificité du Maroc, ou n’imaginent pas son exception, ne voudraient pas que ce pays serve de modèle dans domaine d’intégration institutionnelle royalement novateur. Le Maroc sera ce modèle.
Système de gouvernance
La bay’a assure harmonie et concordance entre système de gouvernance inspirée par les préceptes et les valeurs de l’Islam d’une part, et les mécanismes de bonne gouvernance issus du processus de l’histoire universelle moderne d’autre part. Le souci de cette harmonie se révèle central dans le discours du Ministre critiqué par le Prince. Apparemment, c’est le réaménagement de cette harmonie dans la conscience des musulmans qui constitue le noyau du discours du Ministre dans ses précédentes causeries. L’intégration, au niveau de l’argumentaire, de cette harmonie dans la conscience individuelle et collective des croyants visait à épargner au pays les aléas de l’extrémisme, les résistances dogmatiques et l’amalgame du politique et du religieux. Pour cette entreprise pédagogique portant sur la compatibilité entre valeurs islamiques et exigences du progrès, l’argument solide en théorie et en pratique consiste dans la bay’a que concrétise l’institution de la commanderie des croyants.
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