Algérie : Un malaise nommé bouchons

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Comment fluidifier la circulation routière, ou plutôt comment décongestionner les grandes villes du pays qui étouffent à longueur de journée sous un nombre sans cesse croissant de véhicules ? La réponse semble relever de la gageure, tant ce problème semble insoluble face à un réseau routier saturé, un parc automobile en constance hausse, un manque de lieux de stationnement et une centralisation des services et activités administratifs et économiques. Partir de chez soi pour rejoindre son lieu de travail est devenu le parcours du combattant, que l’on soit automobiliste ou usager des transports en commun. Mais selon les experts, rien n’est perdu si les mesures adéquates sont prises.

Les embouteillages dans les grandes villes sont devenus un véritable problème. Arriver à destination est devenu un casse-tête quotidien pour les usagers, surtout aux heures de pointe. Un parcours de quelques kilomètres prend jusqu’à deux ou trois heures, raison pour laquelle les pouvoirs publics se sont engagés à parachever tous les projets d’aménagement routier et à éliminer les points noirs

Selon l’Office national des statistiques (ONS), le parc automobile en Algérie est en constante hausse avec un nombre de véhicules qui a dépassé les 6,5 millions en début d’année 2021. Dans le top cinq des wilayas ayant enregistré des immatriculations et ré-immatriculations au cours de la même période, on trouveAlger, Blida, Constantine, M’sila et Sétif. Avec un premier taux pour Alger à 11,33% de la totalité,contre celui de Sétif qui arrive à la 5e place avec un taux 3,37 %. Dans le détail, le parc roulant national, tous véhicules confondus, comptait 6.577.188 unités en 2019, contre 6.418.212 unités à la fin de l’année 2018. Soit 158.976 unités supplémentaires.

Pour ce qui est du second semestre de l’année 2019, l’organisme en question a indiqué que 861.837 automobiles avaient été immatriculées ou ré-immatriculées. Cela, contre 819.904 dans la même période en 2018, soit une hausse de 5,11 %. Mais en plus de la hausse du nombre de véhicules, le manque de signalisations, la dégradation de certaines parties du réseau routier, le stationnement anarchique des véhicules, le manque de parkings, l’expansion urbaine suite aux opérations de relogements et l’installation de ralentisseurs qui ne répondent pas aux normes, sont aussi les autres facteurs qui contribuent à la congestion de nos routes.

Dans la capitale, les responsables locaux ont lancé la réalisation de projets de parkings à étages, les feux tricolores et l’aménagement des routespour fluidifier la circulation. Toutefois, le projet de réalisation de 200 carrefours dotés des feux tricolores, qui date de 2016, n’est pas encore achevé, ce qui complique davantage le quotidien des automobilistes. Selon un rapport du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), l’Algérie a consacré des sommes relativement importantes au développement du secteur des transports. «Pour autant, on ne peut affirmer que l’infrastructure de transport et les équipements d’exploitation répondent aujourd’hui de manière adéquate aux besoins pour soutenir le développement économique et social.

Les contre-performances du système de transport

Force est de constater que les difficultés de déplacement des personnes et des biens n’ont fait qu’augmenter avec la croissance de l’économie et celle de la démographie», lit-on sur le document. Les contre-performances du système de transport dans sa globalité sont en décalage avec le niveau de la demande de transport, en particulier depuis que le pays a largement libéré les échanges économiques. La série de lois libératrices des monopoles et leurs textes d’application, pour tous les modes de transport, n’a pas encore eu l’effet escompté, et le système de transport a tendance à devenir un véritable frein économique. Selon le même document, malgré l’introduction de la conteneurisation et des aménagements au niveau des infrastructures, les ports algériens ont acquis la solide réputation d’être les moins performants dans le périmètre du bassin méditerranéen.Le pays a consacré d’importants investissements au projet d’extension et de maintenance du réseau routier. Pour autant, il est difficile de dire que le réseau actuel répond efficacement, tant au plan de la qualité que de la quantité, à une demande qui ne cesse de grandir au rythme de la croissance démographique, du développement social et économique et du parc roulant. Samira Belabed

Un problème et des solutions

Se déplacer en véhicule en ville est devenu un véritable cassetête pour nos concitoyens. Désormais, nos villes et même le réseau routier extra muros sont en permanence congestionnés, donnant l’impression de permanentes heures de pointe. Les conséquences sont bien sûr connues : pollution de l’air, pertes économiques mais aussi malêtre des usagers. Rejoindre son lieu de travail à l’heure relève d’une gageure quotidienne qui exige d’avoir des nerfs solides. Que dire alors des détours que prennent parfois les parents pour accompagner leurs enfants à l’école avant de justement rejoindre leur travail ? Pourtant, ce ne sont pas les solutions qui manquent.

Depuis longtemps, les experts appellent à revoir complètement la politique d’urbanisation avec en prime l’encouragement des transports en commun pour proposer des alternatives à la voiture et garantir les déplacements, la réalisation d’espaces de stationnement et l’implantation de parkings. A cela s’ajoutent la délocalisation et le transfert des administrations. Il s’agit aussi prendre des mesures de restriction de la circulation, histoire de lutter contre les mauvaises habitudes de certains automobilistes, comme les stationnements anarchiques.

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