Le royaume du Maroc dos au mur.

La 39 édition de la Conférence Européenne de Support et Solidarité avec le Peuple Sahraoui (EUCOCO) s’est déroulée à Madrid ce 14 novembre en présence du président de l’EUCOCO, Pierre Galand, du Président de la République et SG du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, de l’infatigable militante sahraouie des droits de l’Homme, Aminatou Haidar, et de plus de 300 militants pour l’indépendance du Sahara occidental, en provenance des cinq continents. Assistaient également à cet événement majeur, des représentants de gouvernements reconnaissant la République arabe sahraouie démocratique (RASD), des députés et membres élus nationaux et internationaux, des organisations politiques et syndicales, des ONG, des associations d’amitié avec le peuple sahraoui, et de nombreux juristes. L’Algérie était représentée par le président du comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Said Layachi. Le président Mohamed Abdelaziz a rendu hommage aux pays qui soutiennent les causes justes dans le monde, à leur tête l’Algérie « pour ses positions en faveur de l’application des résolutions de l’ONU ».Le président de l’EUCOCO, Pierre Galand, a exhorté la communauté internationale à adopter une politique « cohérente » vis-à-vis de la question sahraouie et de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination. Il a également fustigé l’Union européenne pour son « attentisme » et sa politique de « deux poids deux mesures » concernant le conflit sahraoui, marqué par le refus du Maroc de respecter la légalité internationale. Cette conférence a été suivie samedi 16 par une vaste manifestation dans les rues de la capitale espagnole où des milliers de personnes ont réclamé un vote sur l’indépendance du Sahara occidental occupé depuis 1975 par le Maroc, et pour demander au gouvernement espagnol d’intervenir afin que les Sahraouis soient en mesure de voter et de décider de leur statut.
Le célèbre linguiste et philosophe américain Noam Chomsky et le Prix Nobel de la Paix argentin Adolfo Pérez Esquivel, ont tenu à apporter leur soutien à la juste cause sahraouie au cours de cette conférence. Ainsi le royaume moyenâgeux du Maroc se trouve plus que jamais acculé face au soutien manifesté au peuple sahraoui par des personnalités de premier plan telle Kerry Kennedy, la fille de Robert Kennedy et nièce du président des Etats-Unis J. F. Kennedy, juriste et militante des droits de l’Homme, de nombreux artistes comme Javier Bardem, Pedro Almodovar, Penelope Cruz, et bien d’autres, qui apportent leur voix aux nombreux mouvements citoyens en faveur de l’autodétermination du Sahara occidental. Comme ce fut le cas pour la cause palestinienne qui a été soutenue par de nombreuses célébrités issues du monde intellectuel, scientifique, artistique et par de grands mouvements civils à travers le monde, cette solidarité internationale prend désormais de l’ampleur. Au demeurant, d’après nos sources, un véritable climat de paranoïa s’est installé au palais royal marocain. En effet, le roi soupçonne tout son entourage suite aux innombrables révélations fracassantes de notre ami Chris Coleman dont les documents ultraconfidentiels diffusés en avalanche sont d’une extrême gravité à l’encontre du régime fasciste du Makhzen et de ses « amis » occidentaux que ce dernier a réussi à corrompre afin d’empêcher, dans une tentative vaine et désespérée, le dénouement définitif de la question sahraouie qui ne se résoudra que par une seule option, l’autodétermination du peuple sahraoui comme stipulé dans les différentes résolutions de l’ONU. Il appert que le directeur général de la DGED (Direction générale des études et de la documentation), Mohamed Yassine Mansouri, est vivement critiqué par des officiers supérieurs pour le grand amateurisme avec lequel il gère les services secrets extérieurs marocains, mais comme il est un ami du roi qui l’a nommé à ce poste, personne n’ose critiquer le manque de discernement de Mohamed VI. Même les noms de certains agents secrets, ainsi que leurs adresses emails ont été révélés par Chris Coleman.
Au cours de la 39 Conférence de l’EUCOCO, la militante sahraouie des droits de l’homme, Aminatou Haidar, a déclaré qu’elle espérait qu’ « après la reconnaissance par le gouvernement espagnol de l’Etat palestinien, la deuxième étape sera la reconnaissance de la RASD ». Interrogée au sujet de la nouvelle formation politique Podemos et de sa relation avec le Sahara occidental, elle a répondu : « Son nom a un sens. Podemos fait tout son possible pour soutenir la justice et le changement de politique. Nous comptons sur eux comme nous avons toujours compté sur les autres partis de l’Espagne. De plus, c’est un nouveau parti qui vient de la base, une base jeune. Nous avons beaucoup d’espoir. » Le chef de Podemos, Pablo Iglesias, qui était présent à cette conférence, a affirmé le soutien et l’engagement de son organisation avec la cause sahraouie. Aminatou Haidar a également évoqué l’aggravation de la situation de la population sahraouie dans les territoires occupés par le Maroc. « Depuis le cessez-le-feu de 1991, le peuple sahraoui a tenu une lutte pacifique. Combien sont douloureux les arrestations arbitraires, les assassinats et la torture qui se produisent dans les prisons marocaines, mais aussi dans les rues où se trouve la population sahraouie. Il n’y a aucune possibilité de manifester et de former des associations de défense des droits de l’Homme. Le Maroc refuse l’autorisation à notre association, la CODESA.» Aminatou a parlé de sa crainte concernant les jeunes Sahraouis dans les territoires occupés qui pourraient penser à recourir à la violence pour faire valoir leurs droits légitimes. « Ce sont des jeunes opprimés et désespérés qui cherchent à attirer l’attention de la communauté internationale. Les défenseurs des droits humains sont sous la pression des jeunes Sahraouis, nous voulons les guider vers la résistance pacifique mais ils se demandent combien de temps encore ils devront endurer cette situation parce que la communauté internationale ne fait rien. Je ne cache pas notre inquiétude, bien que jusqu’à présent nous n’avons pas vu d’acte de violence ou à caractère violent en zone occupée contre les leaders politiques marocains ». La militante a aussi dénoncé les conditions déplorables dans lesquelles se trouvent les prisonniers politiques sahraouis. « Nous avons près de 80 prisonniers d’opinion, dont 22 ont été condamnés par la Haute Cour militaire. Ils ont été condamnés à de lourdes peines allant de 20 ans de prison à la réclusion à perpétuité. Le Maroc ne les reconnaît pas en tant que prisonniers d’opinion mais comme des prisonniers de droit commun. Le Maroc a promis d’annuler les procès militaires, mais nous n‘avons rien vu jusqu’à présent. Les prisonniers ont commencé une grève de la faim le 8 Novembre pendant 48 heures et en entameront une autre le 26 pour envoyer un message aux participants du Forum international sur les droits de l’Homme qui se tiendra à Marrakech » un forum dont l’association qu’Aminatou préside, la CODESA, a été exclue. « Le Maroc se justifie en disant que notre association est un parti politique qui défend le droit à l’autodétermination, afin de ne pas lui accorder de légalité.»Suite au discours du roi du Maroc du 6 Novembre dernier, Aminatou Haidar craint que la situation se détériore davantage : « C’est une incitation à la haine contre les Sahraouis, légitimant les attaques contre les droits de l’Homme et l’oppression de la liberté d’opinion et d’expression. Cela nous ramène au discours de 2009, que le roi avait prononcé à l’occasion de la Marche Noire (Marche Verte) qui est célébrée au Maroc comme un jour férié et qui pour nous est synonyme de souffrance. Ce discours a mené à ma déportation à Lanzarote et m’a conduite à une grève de la faim de 32 jours. S’il n’y avait pas eu la solidarité espagnole et internationale, je serais morte ». En ce qui concerne le rôle des institutions internationales, Aminatou Haidar a déclaré que « la MINURSO est un témoin aveugle, dont les yeux sont bandés. « Ils ne peuvent pas effectuer la surveillance des droits de l’Homme parce qu’ils ne sont pas habilités à le faire, ils n’ont pas un tel mandat. Nous voulons élargir la compétence de la MINURSO et la mise en œuvre d’autres mécanismes de l’ONU ». A propos du suivi de ce que font les représentants diplomatiques accrédités à Rabat, Aminatou a noté que « ce sont les ambassades nord-américaine, britannique et des pays nordiques qui font régulièrement des visites pour entendre la voix du peuple. Ils sont concernés et intéressés, mais ce n’est suivi par aucune amélioration concrète. La situation reste la même et la répression aussi » a-t-elle déploré. De la France, Aminatou a dit: « Elle vient, mais c’est toujours pour faire des recherches afin de préparer des rapports, on ne peut pas dire que ce sont des visites destinées à faire cesser la répression. »
Tenant à adresser un message au peuple sahraoui lors de cette conférence, le Prix Nobel de la Paix argentin Adolfo Perez Esquivel a déclaré : « Ma voix veut avoir le pouvoir de la voix des humbles, la voix qui dénonce l’injustice et proclame l’espoir». Il a cité un vieil adage « l’heure la plus sombre se situe quand l’aube pointe. Je pense que le peuple sahraoui sait qu’il verra l’aube surmonter l’obscurité. Je veux envoyer l’amical soutien d’un frère d’Amérique latine à tout le peuple sahraoui, lui souhaiter beaucoup de force et d’espoir dans cette lutte pour l’autodétermination du peuple pour sa souveraineté, son identité et sa culture. Les gens perdent la mémoire des disparus, mais heureusement, le peuple sahraoui garde une mémoire vivante de son identité et des valeurs à défendre. Non seulement pour le présent mais aussi pour l’avenir des nouvelles générations qui permettront d’atteindre ces objectifs. Pour cela, nous devons unir nos forces ». Le Prix Nobel de la Paix a souligné dans son message quelques points essentiels. « D’un côté, les Nations Unies doivent agir avec plus de force et de discernement, et ne pas se laisser dominer. Nous devons changer la structure de l’ONU, ce qui pour le moment n’est pas possible. Mais l’ONU peut prendre des décisions claires, comme dans le cas du gouvernement marocain afin qu’il respecte le droit à l’autodétermination des Sahraouis. Il y a eu de nombreuses années de souffrance, de douleur, de violations des droits de l’Homme. Les Nations Unies ont mandaté les Casques bleus et, à ce jour, cette force n’a pas rempli son rôle de garant de la paix. Ni là et ni ailleurs. Je pourrais parler de Tahiti, de Chypre et de nombreuses autres régions du monde. Une restructuration est nécessaire pour que la force de maintien de la paix soit réellement au service des peuples et pas pour favoriser les grands intérêts économiques, politiques et militaires. Je suis désolé de dire cela, parce que l’ONU est une institution valide qui peut grandement aider la paix de l’humanité » a déclaré Pérez Esquivel.
De son côté, dans un message délivré à travers une vidéo, le philosophe et linguiste Noam Chomsky a déclaré : « Le printemps arabe a commencé en novembre 2010 dans le Sahara Occidental quand la population s’est soulevée dans Gdeim Izik près de Laayoune. Je suis ravi d’avoir l’opportunité d’envoyer quelques mots à la Conférence de Madrid, en soutien et solidarité avec le peuple sahraoui, un peuple qui n’a pas arrêté de lutter courageusement pour sa libération pendant 40 ans. Pendant tout ce temps, l’agression du Maroc et les abus aux droits humains les plus essentiels de la part des forces d’occupation n’ont pas cessé, sans qu’ils répondent de leurs crimes et tout en recevant l’appui direct des pouvoirs occidentaux, principalement de la France, mais aussi de leurs alliés qui ont coopéré honteusement. La dernière colonie d’Afrique attend encore sa libération et la tenue d’un referendum sous les auspices des Nations Unies, organisation qui a la responsabilité d’en finir avec cette horrible époque coloniale. J’ai bon espoir que cette conférence sera d’une grande aide dans la lutte du peuple sahraoui et que tous et toutes pourront bientôt profiter des droits essentiels et de la liberté qu’ils méritent. »
Les justes du monde, éveilleurs de consciences, sont venus s’ajouter au peuple algérien qui a toujours pris fait et cause pour le peuple sahraoui et pour le peuple palestinien. L’Algérie soutiendra toujours les causes justes, c’est un principe fondamental non négociable et définitif qui découle de l’expérience de l’oppression que le peuple algérien a connue pendant 132 ans de colonisation et qui sait ce que représente le colonialisme. Sa connaissance aigüe de la douleur de la nuit coloniale a toujours guidé le peuple algérien dans la voie de la solidarité avec les peuples opprimés de la terre. Le Maroc, dont l’unique préoccupation consiste à calomnier en permanence son seul voisin, semble oublier que l’Algérie est délimitée par une frontière de plus de 6000 km la séparant de six pays à risques avec un terrorisme exponentiel, qu’elle est absorbée par une situation interne et externe périlleuse et ne peut ni ne veut s’offrir le luxe, comme les danseuses de ventre du Makhzen, de créer des ennemis imaginaires. L’Algérie et son peuple connaissent d’autres inquiétudes nettement plus sérieuses qui dépassent le nombrilisme du palais royal marocain et de son Makhzen infect. Il faudra du temps pour que les cancres qui règnent sur le Maroc comprennent que la question du Sahara occidental relève de la décolonisation d’un territoire qui ne leur a jamais appartenu, et si le roi du Maroc, au lieu de faire diversion pour occuper son peuple qui crève la dalle, connaît une poussée d’herpès patriotique, qu’il prouve donc sa détermination et sa virilité en libérant son propre territoire à Ceuta et Melilla, enclaves toujours sous domination espagnole. Le régime marocain, vassal des sionistes, n’a décidément rien à se mettre sous la dent à part rester dans les provocations absurdes à l’égard de l’Algérie, mais nous le répétons, le peuple sahraoui sera libre. Il est clair que la campagne enragée de dénigrement de la part du Maroc à l’égard de l’Algérie sur le plan médiatique et diplomatique n’est que la marque d’une mentalité mesquine dont la bassesse et la médiocrité sont à l’égal de la corruption du palais marocain et de ses maîtres Azoulay, qui ont cru qu’en achetant des journalistes et des diplomates, ils pourraient freiner la roue de l’Histoire. Il y aura toujours des voix comme celles de Chomsky, Esquivel, Bardem, et bien d’autres qui ne pourront jamais être achetées ou étouffées. Tel est l’échec majeur d’un roitelet qui, prenant la suite de son père en opprimant le peuple sahraoui, dévoile le visage immonde de la monarchie marocaine à toute la planète. La cause sahraouie finira tôt ou tard par triompher, n’en déplaise au régime fasciste du Maroc. Le jour viendra où le peuple du Sahara occidental, comme celui de Palestine, goûtera aux fruits de l’indépendance et de la liberté, c’est une nécessité historique.
Mohsen Abdelmoumen
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