Politique française dans le conflit du Sahara occidental, le Front Polisario dénonce une dangereuse aventure

Le président de la RASD Mohamed Abdelaziz a encore une fois accusé la France d’être le principal pays qui bloque toute issue dans le dossier sahraoui. Il a invité hier le gouvernement français à plus de retenue dans son soutien inconditionnel au Maroc, qui s’entête de plus en plus et veut, grâce à ce soutien, imposer le fait
accompli.

«C’est une dangereuse aventure qui va conduire à un grave dérapage comme celui commis en 1975 quand elle (la France, NDLR) a incité Hassan II, Mokhtar Ould Dadah et le roi d’Espagne à diviser notre pays et notre peuple, ce qui avait conduit à 35 ans de guerre», a-t-il dit en marge d’une cérémonie de remise de la
médaille du mérite sahraouie à Mme Mandela. M. Mohamed Abdelaziz estime que «le gouvernement français est en train de rééditer le même dérapage de la situation». Pour la partie sahraouie, l’incitation du Maroc à bloquer toute solution au conflit du Sahara occidental pouvant permettre l’organisation d’un référendum d’autodétermination provient de la politique française en premier lieu puis de celle de l’Espagne. M. Abdelaziz
a, de ce fait, vigoureusement condamné la dernière sortie des responsables marocains de ne pas admettre l’organisation d’un référendum sur l`autodétermination : «Nous dénonçons la position du Maroc qui veut se rétracter de ses engagements en voulant torpiller le processus de décolonisation du Sahara occidental.»
M. Mohamed Abdelaziz a indiqué que la partie sahraouie a exprimé son soutien à l’action du médiateur Christopher Ross tout en lui réitérant que la seule solution juste au conflit est de donner le droit au peuple sahraoui de s’exprimer à travers un référendum.
En évoquant la question des droits de l’homme, le président sahraoui a indiqué que tous les rapports d’ONG et de gouvernements font état de la dégradation inquiétante des droits les plus élémentaires des Sahraouis dans les territoires occupés. Des données qui confortent les appels du gouvernement sahraoui à l’ONU
pour prendre en charge cette question à travers l’élargissement des prérogatives de la Minurso.
C’est ce qui a été demandé par ailleurs au médiateur de l’ONU, Christopher Ross, lors de sa virée maghrébine cette semaine. M. Ross s’est rendu pour la troisième fois dans la région afin de réunir les conditions pour un 5e round de discussions. Hier, il a été accueilli à Alger par le ministre des Affaires
maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel.

Appel à des sanctions économiques contre le Maroc

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«Pour avoir poursuivi sa politique de colonisation du Sahara occidental et pour avoir constamment violé les droits des Sahraouis, j’appelle la communauté internationale (ONU, UE, UA…, NDLR) à prendre des mesures restrictives et des sanctions économiques contre le Maroc», a déclaré M. Mohamed Abdelaziz lors d’un discours marquant la fin de la rencontre internationale de solidarité avec la femme sahraouie. «Il faut de sévères sanctions contre le colonisateur marocain de la part de la communauté internationale comme on l’a fait avec le régime d’apartheid en Afrique du Sud», a-t-il souligné en se félicitant de la création par les participantes à ce forum de la Ligue internationale féminine pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental, présidée par Mme Winnie Mandela. Cette dernière a reçu, à l’occasion, la médaille du mérite sahraouie. Winnie Mandela a affirmé que si les autorités marocaines arrêtent la délégation sahraouie des droits de l’homme venue des territoires occupés pour cette rencontre de solidarité, elle se rendra directement au Maroc pour exiger leur libération.

De notre envoyé spécial dans les camps de réfugiés, Yassine Mohellebi

Le Jeune Indépendant 

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