Clôture des troisièmes journées théatrales maghrébines : Le théâtre à la reconquête de son public

Les troisièmes journées théâtrales maghrébines ont baissé rideau lundi avec un goût d’inachevé en raison d’une autre absence, celle, cette fois-ci, de la troupe libyenne du théâtre national de Benghazi, qui devait présenter « Images de mémoire » du réalisateur Aoudh El Fitouri.

Publicités
Publicités
Publicités
Publicités
Publicités

La première défaillance, pour rappel, était celle de la deuxième pièce de Abdelmadjid Fennich « Kaoualisse Shehrazad ». Ces lacunes ont entaché les journées déjà entamées par une faible participation des pays du Maghreb. Le public n’aura, en fin de compte, profité que de trois représentations étrangères, deux tunisiennes et une marocaine, ce qui fera dire à Khaled Bouali, universitaire et auteur dramaturge, que « ces journées n’ont rien de maghrébin, car le Maghreb, précise-t-il, comprend également le Sahara occidental ». La grande conquête de cette manifestation aura été sans conteste le public. Le théâtre régional de Batna, durant les 14 journées, n’a pas seulement désempli, mais a enregistré, à chaque soirée, plusieurs personnes qui sont restées à l’extérieur faute de places, et c’est à juste titre qu’un spectateur a été choisi et gratifié pour son assiduité, geste qui a été longuement applaudi. L’organisation était presque parfaite, abstraction faite de quelques petits désagréments causés par une panne de la climatisation une soirée ou deux, d’autant plus que ces journées ont coïncidé avec une période de grande canicule, ce qui a fait un peu souffrir, faut-il le signaler, les comédiens. Autre ennui de ces journées, et pas des moindres, la scène, dont se sont plaint toutes les troupes. En effet, cette dernière, comme nous l’avions déjà signalé dans ces colonnes, ne répond pas aux normes du théâtre professionnel, ce qui a poussé presque l’ensemble des troupes à adapter leur décor en fonction de l’espace disponible.
Moez Hamza, auteur et réalisateur de la pièce « Khouyout El Aâchka » (Les fils de l’amour, ndlr), une adaptation de l’œuvre d’Alejandro Casona, dira que les dimensions non conformes de la scène ainsi que les faibles moyens de l’éclairage ne lui ont pas permis d’exploiter la lumière telle qu’il le voulait, et de préciser : « L’éclairage nous a posé beaucoup de problèmes au point où nous étions obligés d’éliminer plusieurs découpes. » Ceci en ce qui concerne le côté organisation et moyens. Sur le plan des prestations artistiques tout s’est bien déroulé, mis à part le ratage de la nouvelle production du théâtre régional de Skikda, « Khayal E’dhal » (silhouette de l’ombre), écrite par Salim Souhali et mise en scène par Chawki Bouzid, en raison des conditions de préparation. « Le montage de la pièce a été fait en un mois et cinq jours », nous a confié Chawki Bouzid confirmant à son tour le problème de la promiscuité de la scène qui l’a contraint à modifier le décor. Ce qu’il y a lieu de retenir de ces troisièmes journées théâtrales maghrébines ce sont la rigueur et la discipline dans la mise en scène ainsi que le sérieux irréprochable des comédiens tunisiens tant dans le jeu que dans la diction remarqués lors de la représentation de « Khouyout El Aâchka » par le Centre national des arts dramatiques et scéniques du Kef.
El Watan, 29/7/2010

Visited 1 times, 1 visit(s) today
Publicités

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*