Les médias marocains ne cessent de répéter que le Front Polisario a été créé par l’Algérie en 1975 pour s’opposer à la “récupération par le Maroc de ses provinces sahariennes”. Soit, ils ont la mémoire courte, soit c’est un produit de la mauvaise foi. Le Polisario n’a-t-il pas combattu les forces espagnoles de 1973 à 1975? Où vont-ils ranger l’héroïque bataille de Tifariti, Agjeijimate, El Khanga, etc, etc? Pour rafraîchir la mémoire aux journalistes et intellectuels marocains qui prétendent le contraire, l’Espagne, avant de quitter le territoire, a dû négocier, au moins d’octobre 1975, avec le Front Polisario la libération de ses 60 prisonniers capturés par le mouvement sahraoui dans les deux ans de lutte contre l’occupant espagnol.
Lorsque Hassan II avait donné le feu vert à la marche verte, il était sûr de lui jusqu’au point d’affirmer que l’extinction des foyers de contestation au Sahara n’était qu’un simple exercice de deux semaines pour les Forces Armées Royales. Dans cet exercice, son armée a utilisé toute sorte d’armes interdites par la communauté internationale : bombes de napalm, phosphore, bombes à fragmentation, etc.
L’intervention militaire algérienne pour sauver le peuple sahraoui du génocide programmé par Rabat n’a duré qu’un mois. Juste le temps suffisant de permettre à la population civile de regagner la frontière algérienne. Si cette intervention est considérée comme un crime, alors longue vie à la criminalité! Si elle est considérée comme une ingérence étrangère, vive l’ingérence étrangère!
Le plus dramatique est que les dirigeants marocains, qui ont vendu leurs âmes au diable, savent parfaitement la réalité du conflit, les raisons pour lesquelles le roi Hassan II les a conduits dans cette folle aventure construite sur un mensonge historique aussi abracadabrant que l’apparition du sultan Mohamed V sur la lune par la grâce de Dieu.
Les mauvais calculs poussent à la faillite. L’entreprise conçue par Hassan II pour éloigner la menace de l’armée a tourné dans un éternel cauchemar pire que les deux tentatives de coup d’état de 1972 et 1973. L’affaire du Sahara est devenue un coup d’état d’un autre genre.
On a beau crié que le conflit est une affaire entre l’Algérie et le Maroc, dans l’espoir désespéré d’écraser et anéantir le peuple sahraoui. Une mascarade élaborée avec le soutien de journalistes marocains manipulés par le palais, une fois par la contrainte et une fois par le chantage à travers les prix publicitaires.
Le processus de négociations enclenché depuis 2007 constitue un fait simple et éloquent, une preuve irréfutable contre la diarrhée médiatique orchestrée par le palais royal. Il ne serait pas dans les bonnes grâces de la presse marocaine et moins encore celles du palais de nier le seul et véritable interlocuteur dans l’affaire du Sahara Occidental : Le Front Polisario.
S’asseoir face aux responsables sahraouis, mieux qu’un témoignage, c’est un fait qui met à nu la propagande mensongère du palais sur la véritable nature du conflit marocco-sahraoui. Le peuple marocain, mené par le bout du nez dans cette affaire, la presse bâillonnée et aux ordres du palais ne peuvent évidemment rien contre la réalité : Un peuple orgueilleux et fier de se battre pour ses aspirations à la liberté et à la dignité.
Lors des conférences de presse organisées après les négociations de Manhasset et Vienne, les responsables marocains parlent de “l’autre partie” en allusion au Front Polisario. La haine les empêche de prononcer son nom. Cela rappelle une ancienne coutume marocaine qui a pratiquement disparu. La femme ne prononçait jamais le prénom de son mari. Pour parler de son mari, elle disait toujours “lui”.
La tartuferie montée de toutes pièces depuis plus de 34 ans : le délire du “Grand Maroc de Tanger à Lagouira”, “l’intégrité territoriale”, “la première cause nationale” est tombée en pique au point de se désintégrer.
La paranoïa semée dans les esprits du peuple marocain et la mystification du conflit du Sahara Occidental ne constitue point une garantie de succès. La victoire du peuple sahraoui sur le régime marocain en est la preuve écrasante.
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