Par Rabah Toubal
Décidément, le monarque alaouite, qui préside aux destinées du royaume marocain depuis juillet 1999, ne sait plus où donner de la tête. En effet, la campagne féroce menée par le Maroc contre M. Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, qui n’a fait que décrire une réalité et réitérer une vérité incontestable, montre clairement l’ampleur des élucubrations de Mohammed VI, pour le moins inquiétantes pour la paix et la sécurité régionales.
Aveuglé par la haine et la rancune nourries à l’encontre de notre pays et alimentées par ses mentors revanchards français, israéliens et saoudiens notamment, le roi du Maroc ne rate aucune occasion pour agresser avec virulence l’Algérie et ses diverses institutions. Il les accuse d’être les instigatrices des soubresauts qui secouent régulièrement la vie politique, diplomatique, économique et sociale marocaine.
Pourtant, ces soubresauts ne sont, en réalité, dus qu’à son onéreuse politique de prestige qui enlise le Maroc dans un endettement extérieur et intérieur alarmant, qui est la principale cause de l’austérité intenable à laquelle font difficilement face le peuple marocain et les populations du Sahara Occidental, encore sous domination coloniale marocaine. Une situation qui provoque des grèves et des manifestations récurrentes qui sont violemment réprimées par les forces de police marocaines.
A l’instar de ceux qui ont été promis par l’Arabie Saoudite à l’Egypte et au Liban notamment, les milliards de dollars miroités au Maroc tardent à venir, tout comme les aides promises par le gouvernement français, lui-même en proie à une crise économique et sociale durable.
L’étau politique et social se resserre autour du gouvernement islamiste marocain, pro-royaumes et émirats du Golfe, dont il a rejoint les alliances militaires contre le Yémen et la Syrie, et la «sainte alliance» contre l’Iran chiite. Au lieu de faire face objectivement à tous ces défis et contraintes, les autorités marocaines, roi et gouvernement, pratiquent une surenchère démagogique qui enfonce le royaume voisin dans la crise multidimensionnelle, sous l’œil vigilant de Washington et de l’Union européenne, à l’exception de la France et de l’Espagne, dans une moindre mesure, qui rechignent à entériner officiellement les divagations dangereuses de leur allié, de plus en plus encombrant.
R. T.
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