L’initiative américaine, soutenue par la Grande-Bretagne et la Fédération de Russie, deux des membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu, portant résolution sur le Sahara occidental, exigeant au Maroc de rétablir dans l’immédiat le mandat de la Minurso a été modifié mercredi sous la pression de la France qui a «réduit sa valeur et enlevé son caractère d’urgence».
La nouvelle mouture de la résolution, prévoit qu’un briefing du secrétaire général de l’Onu sur l’état du rétablissement des activités de la Minurso dans les territoires occupés, soit tenu dans quatre mois.
Le projet initial accordait à Ban Ki-moon deux mois pour informer le Conseil de sécurité si la Minurso fonctionnait pleinement à cette date. Nos sources ont précisé que la France et le Maroc «veulent gagner du temps et enlever le caractère d’urgence» à la proposition américaine en retardant le briefing du SG de l’Onu de deux mois.
En outre, le nouveau texte est particulièrement moins rigoureux envers le Maroc car il évoque «l’examen de la meilleure façon» de rétablir la Minurso après le délai de quatre mois, alors que le premier texte prévoit des mesures immédiates du Conseil de sécurité si cet objectif n’est pas atteint. Mais les tractations entre les membres du Conseil de sécurité en huis-clos pour modifier ce texte n’étaient aisées.
Et partant, les représentants de la Russie, du Venezuela, de l’Uruguay et de l’Angola ont demandé un temps supplémentaire pour pouvoir consulter leurs capitales respectives sur la nouvelle mouture.
De facto, les représentants de ces pays ont refusé de s’engager dans un tel projet avant de prendre les avis de leurs gouvernements, ainsi, ces actions de coordination avec les gouvernements pourraient retarder l’adoption de la résolution. En attendant, les consultations sur ce projet de résolution se poursuivront au niveau des experts et des représentants permanents des membres du Conseil de sécurité.
Le point de discorde de toute cette cabale de la France est la Minurso, car cette France de Hollande et Valls assume toute sa responsabilité dans son aveuglement à soutenir le Maroc dans sa politique expan«sioniste» des territoires occupés du Sahara occidental, en menant une action «agressive» pour paralyser l’initiative américaine.
Elle essaye en vérité de peser de tout son poids pour introduire des amendements à la proposition américaine, pour trouver «une issue honorable au Maroc, puisque la décision d’expulser la composante civile et politique de la Minurso a été prise par le roi du Maroc, lui-même, qui a prétendu que cette décision est irrévocable.
Par ailleurs, l’Union africaine (UA) a dénoncé la signature par le Maroc d’accords avec d’autres Etats en incluant le territoire occupé du Sahara occidental, appelant «tous les Etats concernés à s’abstenir de conclure tout accord qui serait contraire à la souveraineté permanente du peuple sahraoui sur ses ressources naturelles».
Malgré les vaines tentatives de Rabat d’empêcher l’UA de s’exprimer sur le dossier sahraoui, l’Organisation panafricaine a fait entendre sa voix par le biais de son envoyé spécial pour le Sahara occidental, Joaquim Chissano à New York, qui a transmis aux membres du Conseil de sécurité une lettre de cette organisation à l’Onu sur la situation dans les territoires occupés avant leur réunion, tout en les appelant à fixer une date pour le référendum d’autodétermination au risque de déclencher un niveau conflit qui risquerait d’enflammer la région.
Dan ce sens, ces appels au Conseil de sécurité ont été également émis par Amnesty International et le Réseau européen pour les droits de l’homme qui ont demandé d’inclure les droits de l’homme dans les prérogatives de la Minurso.
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