L’Algérie devient un acheteur majeur d’armes allemandes (SIPRI)

L’Algérie, connue pour être un client traditionnel des armes russes et chinoises, est devenue le principal acheteur d’armes allemandes au cours des quatre dernières années, selon de nouvelles données publiées par l’Institut international de recherche sur la paix (SIPRI) basé à Stockholm.

Dans son rapport sur les transferts mondiaux d’armes entre 2016-20, le Think tank suédois classe l’Algérie comme 6ème importateur mondial d’armes qui a dépensé plus de 35 milliards de dollars depuis 2015, alors que le peuple du pays vacille sous une crise socio-économique croissante et une répression incessante contre les manifestants pro-démocratie.

L’Algérie a augmenté ses importations d’armes de 64 pc par rapport à 2011-15, alors que les importations d’armes de son voisin le Maroc ont été inférieures de 60 pc, indique le rapport du SIPRI.

Bien que les transferts internationaux d’armes majeures soient restés au même niveau entre 2011-15 et 2016-20, l’Algérie a augmenté ses importations d’armes de 64 pc, principalement de l’Allemagne qui est devenue le premier fournisseur d’armes de ce pays, suivie de la Chine et de la Russie.

Selon certains analystes, ce changement peut expliquer la position hostile affichée ces derniers temps par Berlin concernant l’intégrité territoriale du Maroc et la souveraineté sur son territoire saharien, car l’Algérie est devenue l’un des premiers marchés pour les exportations d’armes allemandes.

Bien que le Maroc soit le 28ème importateur mondial d’armes, loin derrière l’Algérie, classée 6ème importateur mondial d’armement, les médias publics algériens ont tenté de dépeindre le Maroc comme un important acheteur d’armes américaines dans le but de justifier les dépenses excessives de la junte militaire algérienne.

Alors que la plupart des Algériens souffrent du chômage et de la flambée des prix de plusieurs produits de base, notamment la farine, le sucre, l’huile de cuisson, les légumes, le lait, le poisson, la viande, la volaille…, les généraux, qui dirigent de facto ce pays, dépensent chaque année plus de 10 milliards de dollars en armement.

La mauvaise gestion de ces milliards de dollars et le détournement des richesses du pays alimentent le mouvement du Hirak qui prend de l’ampleur malgré la répression et le renforcement des restrictions du gouvernement.

Les manifestants pro-démocratie, qui ont chassé le président algérien Abdelaziz Bouteflika il y a deux ans, ont quitté la rue l’année dernière en raison de la pandémie de coronavirus. Mais le mouvement de protestation ne s’est pas éteint. Il a continué à couver. Aujourd’hui, il revient plus fort qu’avant. Il ne disparaîtra pas tant que le régime militaire corrompu et despotique n’aura pas disparu pour de bon, promettent les manifestants.

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The North Africa Post, 23 mars 2021

Tags : Algérie, Allemagne, armes, armement, SIPRI,

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