Nourreddine, premier ministre Lamamra vice-PM en Algérie : Bouteflika et ses 2 kamikazes du casse-pipe transitionnel

En attendant que cette mare à café algérienne s’éclaircisse, c’est-à-dire de connaître quelle sera la configuration de la Transition à partir du 26 avril, quelle personnalité va la conduire, quel rôle jouera, Bouteflika, un Boutef qui aura avec maestria certains diront avec ruse, convenons-en, réussi à desserrer l’étau de son peuple, question de souffler par cette armada de mesures, mesures déjà brandies antérieurement, mais qu’il a mieux enrobées, le 11 mars, en attendant cette éclaircie, le célèbre valétudinaire de Zeralda, a jeté 2 de son entourage dans la pétaudière, pour ne pas dire en pâture pour les petits 45 jours, qui lui restent à être président constitutionnel, 45 jours, mais oh combien délicats, au vu de la bronca anti-5e mandat, qui a gagné tout le pays, et qui rentre dans sa 4e semaine:

– Nourreddine Bedoui, bombardé premier ministre, en remplacement d’Ahmed Oujahia. La promotion de ce sexagénaire qui fut wali (préfet) puis occupa les ministères de la formation professionnelle, puis de l’intérieur, c’est-à-dire de l’appareil répressif a étonné plus d’un Algérien, car bien que proche du pouvoir, ce fut la surprise du chef, surtout, l’opinion publique n’a pas une bonne impression du personnage, jugée à tord ou à raison de faire partie de ceux justement, qui ont contribué à retarder les horloges du développement de l’Algérie ces deux dernières décennies.

– Quant à Ramtane Lamamra, qui fut un bon ministre des Affaires étrangères, il bénéficie lui d’un préjugé favorable de la part des Algériens, et le fait que sa barbe ait blanchi sous le harnais dans ses rapports avec les instances internationales, et les médiations africaines (guerre Mali-Burkina en 1985.-Tchad-Libye des années 80) lui donnent quelques ficelles dans cet imbroglio algérien. Tout de même, c’est une équation à plusieurs inconnues, que Bouteflika leur demande de résoudre, à commencer par la formation du gouvernement «de technocrates et consensuel» dont a fait cas Lamamra.

Qui seront ces technocrates «immaculés», qui n’ont jamais composé avec le système Boutef ?

Comment expliquer aux manifestants anti-5e mandat, ces amputations et ces prothèses qu’on veut appliquer sur la Constitution, qui ne reconnaît nulle part dans ses linéaments, le scénario tracé par Bouteflika ce 11 mars ?

Comment satisfaire aux desiderata de Boutef, qui sera, à la baguette en coulisses, et répondre aux aspirations matricielles du peuple algérien ?

L’urgence pour ce duo, est de calmer les manifestants qui ne rejettent même plus le 5e mandat, mais c’est le «Bouteflika dégage» qui trône sur les pancartes.

Même plus de «4,5» ni de 4+, donc, plus de mois, ni de jours de plus pour Boutef, à la tête de l’Algérie, au soir du 26 avril, c’est le terminus ! Le dégagisme, point barre! Or, le plan concocté par l’illustre président sur sa chaise roulante est de rester président, au-delà et même de le demeurer, durant la Transition pour parachuter un de ses protégés aux futures élections renvoyées sine die.

Nourreddine et Lamamra pourront-ils gérer ce «glissement» de Bouteflika ? Sauf erreur ou oubli, seul Kabila Junior en RDC sera parvenu à obtenir «2 glissements», d’autres apprentis sorciers l’ont payé de leur départ : Tandja au Niger avec son Tazartchè, Blaise au Burkina avec son article 37, … Véritablement, c’est au casse-pipe transitionnel qu’ont été renvoyés le premier ministre et son adjoint par un Boutef grabataire mais qui semble avoir gardé intact son intelligence politique.

Zowenmanogo ZOUNGRANA

Aujourd’hui au Faso

Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika,

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