Ils se font sauter mutuellement par erreur. Ils ratent même des plans simples. Ils ont des relations intimes avec des vaches et des ânesses.
Nos ennemis terroristes jouent sur notre idée qu’ils sont bien formés et religieusement très pieux.
Pourtant, dans les faits, il s’agit souvent de crétins et de pervers, bien moins organisés et évolués que nous ne l’imaginons.
Davantage de réalisme quant à la vraie nature de nos ennemis peut-il nous aider à empêcher d’agir ceux qui sont vraiment dangereux ?
Dans les années qui ont suivi le 11 septembre, l’image qu’on nous donnait des terroristes était toujours plus ou moins la même : des djihadistes de l’ombre qui, même si leur projet était déjoué, semblaient toujours être passés tout près de réussir à déclencher un attentat épouvantable.
Nous sommes désormais tous familiers des innombrables vidéos de talibans en salwar kameez (pantalon et tunique) noirs, se mouvant avec agilité dans des parcours du combattant ou, plus récemment, perfectionnant leur kung fu dans quelque camp d’entraînement secret.
Même après l’attentat raté de Times Square au printemps dernier, nous continuons à avoir l’impression que nos ennemis sont des tueurs intelligents et évolués : fanatiques, et hautement organisés, deux notions qui leur permettent à la fois de nous maintenir dans la crainte et d’attirer de nouveaux membres.
…beaucoup des « fantassins » du djihad sont idiots et mal formés, peut-être même inaptes à toute formation. Mais cette vision de la communauté des djihadistes est dans une très large mesure trompeuse. Certes, il y a des terroristes déterminés et habiles, des gens comme Mohamed Atta, l’homme prudent et bien formé qui a mené les pirates du 11 septembre. Leurs chefs et leurs recruteurs peuvent être mortellement subtils et manipulateurs, mais la vérité nue c’est que beaucoup des « fantassins » du djihad sont idiots et mal formés, peut-être même inaptes à toute formation. Prendre conscience de cette réalité pourrait nous aider à adapter nos priorités en matière de lutte contre le terrorisme, et la rendre publique pourrait contribuer à démolir les puissantes images de force et de piété sur lesquelles les terroristes s’appuient pour recruter et trouver de l’argent.
…les talibans ont les plus mauvais kamikazes du monde : un sur deux n’arrive à tuer personne d’autre que lui-même. L’écart entre le stéréotype sinistre et la réalité ridicule n’est nulle part plus manifeste qu’en Afghanistan, où l’on peut à juste titre affirmer que les talibans ont les plus mauvais kamikazes du monde : un sur deux n’arrive à tuer personne d’autre que lui-même. Et, malgré l’expérience de plusieurs centaines d’attentats, ou de tentatives d’attentat, ce taux de succès ne s’est pas du tout amélioré depuis cinq ans. En Afghanistan, comme dans beaucoup de cultures, une étreinte virile est une tradition de longue date pour les guerriers qui s’en vont affronter la mort. Et c’est ainsi que de nombreux kamikazes n’arrivent même pas à quitter leur camp d’entraînement ou leur planque, car dans les embrassades avec leur groupe la pression déclenche les explosifs logés sous leur veste.
Selon plusieurs sources des Nations unies, au moins six kamikazes sur le départ sont morts en juillet dernier après une seule étreinte de ce genre, à Paktika.
Beaucoup de talibans sont tout aussi maladroits quand leur plan ne prévoit pas le suicide. En novembre 2009, plusieurs d’entre eux ont été tués quand la bombe artisanale qu’ils transportaient a explosé sans prévenir.
L’explosion a par la même occasion tué le gouverneur « parallèle » mis en place par les insurgés de la province de Balkh.
Quand les terroristes réussissent vraiment un attentat, ou qu’ils en sont tout proches, c’est à des erreurs de la sécurité qu’ils le doivent, bien plus qu’à leur propre expertise. Voyons par exemple le cas de Umar Farouk Abdulmutallab, le « djihadiste au slip » originaire du Nigeria qui avait embarqué dans un avion à destination de Detroit avec un plan suicide dans la tête et des explosifs dans le slip. Les médias ont présenté cet incident comme un plan très élaboré d’Al Qaida, mais Abdulmutallab n’a pas fait preuve de beaucoup de talent ou d’astuce, et de simples mesures de sécurité auraient dû normalement l’empêcher de monter dans l’avion : il voyageait sans bagage, avec un billet aller simple payé en liquide, et tout cela alors même qu’il figurait sur la liste des personnes surveillées du gouvernement américain.
De fait, bien que les terroristes qui frappent en Occident soient souvent bien formés, leur plan échoue par manque de savoir-faire opérationnel. Heureusement, bien qu’ingénieur formé à l’université, Abdulmutallab n’a pas réussi à se faire exploser le slip. Quelques mois plus tard, un autre diplômé de l’université, Faisal Shahzad, aurait grossièrement trafiqué un véhicule pour le faire exploser sur Times Square. Le plan a raté et il a été rapidement arrêté, bien qu’on raconte qu’il avait suivi un entraînement dans un camp de formation au Pakistan. De fait, bien que les terroristes qui frappent en Occident soient souvent bien formés, leur plan échoue par manque de savoir-faire opérationnel. Le 30 juin 2007, deux hommes – l’un médecin et l’autre en cours de doctorat – ont tenté une attaque téméraire contre l’aéroport de Glasgow. Leur formation ne leur a pas servi à grand-chose. Ils prévoyaient de lancer leur Jeep Cherokee bourrée d’essence et de propane contre un terminal de l’aéroport. Mais tout ce qu’ils ont réussi à faire, c’est de projeter leur véhicule, crachant les flammes par les vitres, dans une barrière de sécurité. Le choc violent n’a détruit que la Jeep, et les deux hommes ont été facilement appréhendés ; le conducteur est par la suite mort de ses blessures. (La veille, ces mêmes hommes avaient piégé deux voitures qui devaient exploser à côté d’un night club londonien. Le plan avait échoué : l’une des voitures avait été repérée par des ambulanciers et l’autre, en stationnement interdit, avait été enlevée par la fourrière. Bonus pour les enquêteurs : les téléphones portables des terroristes ratés, bourrés de numéros de complices éventuels, avaient été récupérés dans les voitures).
On observe des comportements tout aussi ineptes aux États-Unis, où les individus arrêtés pour terrorisme ont bien souvent un lourd casier judiciaire et peu de sens pratique pour mettre en application leurs idées violentes. Ainsi, un groupe d’hommes de Miami envisageait (souvent en fumant de la marijuana) de s’attaquer à des cibles au sud de la Floride et à la tour Sears de Chicago, mais ils n’ont pas réussi à se procurer des explosif
s et ont été démasqués quand le FBI est parvenu, aisément, à les infiltrer.
Si nos ennemis terroristes ont réussi à faire prévaloir le mythe de leur expertise, ils ont été tout aussi convaincants pour imposer une image de pieux soldats de Dieu. Les talibans et Al Qaida s’appuient sur des sympathisants qui les considèrent comme des musulmans pieux qui combattent les occupants occidentaux immoraux. Mais les renseignements captés par les drones Predator et par d’autres caméras présentes sur le champ de bataille mettent à mal ces idées, parfois de manière très crûment explicite. Une vidéo, récemment enregistrée par la caméra thermique du fusil d’un tireur d’élite, montre deux talibans engagés dans des relations intimes avec une ânesse, au sud de l’Afghanistan. Les vidéos du même genre sont nombreuses, parmi lesquelles une séquence saisie par une caméra de surveillance au sol et montrant un taliban en train d’honorer une vache.
Les officiels du Pentagone et les spécialistes du renseignements admettent en privé que nos ennemis sont également assoiffés de pornographie, ce qui n’a rien de bien choquant pour des hommes jeunes mais cadre mal avec leur image de piété. Beaucoup d’ordinateurs portables saisis chez les talibans ou Al Qaida sont bourrés de cochonneries. Les spécialistes américains du renseignement ont consacré beaucoup de temps à scruter les sites web favoris des terroristes, à la recherche de messages militants cachés. « Nous en avons des téraoctets, déclare un spécialiste d’Al Qaida au département de la défense, s’exprimant sous couvert d’anonymat. Ce n’est pas possible qu’ils cryptent des messages secrets dans tous ces fichiers. Certains de ces types sont tout simplement des pervers. »
…nous devrions aussi tenter d’abattre certains mythes bâtis à propos de nos ennemis, en mettant en lumière leur incompétence, leur absence de sens moral et leurs attitudes bien embarrassantes. Si sordide que puisse être cette prédilection pour la pornographie, elle n’est pas forcément dénuée d’intérêt : ce type de comportement des djihadistes pourrait bien être intéressant pour des actions de propagande. La diplomatie américaine cherche actuellement surtout à « vendre » l’Amérique au monde musulman, mais nous devrions aussi tenter d’abattre certains mythes bâtis à propos de nos ennemis, en mettant en lumière leur incompétence, leur absence de sens moral et leurs attitudes bien embarrassantes. Au-delà d’une modification de la manière dont le monde musulman perçoit les terroristes, cela nous permettrait de faire des choix plus intelligents en matière de contre-terrorisme en étant plus réalistes quant au profil et aux capacités des attaquants potentiels. À mesure que nous travaillons à désorganiser leurs actions de formation, les djihadistes auxquels nous avons à faire face ont de plus en plus de chances d’être mal préparés et, si cela ne garantit pas toujours que leur attaque échouera, cela incite à penser qu’ils viseront probablement des cibles non défendues et faciles à atteindre. Les États-Unis ont dépensé des milliards pour assurer la sécurité des ports depuis le 11 septembre, et pourtant les terroristes ont manifesté peu d’intérêt pour ces cibles et moins encore de capacité à les frapper vraiment. À l’inverse, mêmes de petits investissements dans la formation de la police et des personnels de sécurité des aéroports pourraient faire une grosse différence, car ce sont ces personnes qui ont le plus de chances de croiser le chemin d’un attaquant mal préparé, et de l’empêcher d’agir.
La différence entre un tueur organisé comme Mohamed Atta et tant de ses successeurs malheureux tient à la formation et aux capacités propres des individus. Atta a passé des mois à se former en Afghanistan et il disposait de l’aide des grands leaders d’Al Qaida, ce qui montre à quel point il est important d’éradiquer les refuges d’Al Qaida au Pakistan. Après tout, la lutte contre le terrorisme est une corvée qui deviendra plus simple si nous parvenons à maintenir les terroristes dans leur bêtise naturelle.
Source : The Case for Calling Them Nitwits, par Daniel Byman et Christine Fair, The Atlantic, juillet/août 2010
source et Traduction par Hachebé pour Poste de veille
Nos ennemis terroristes jouent sur notre idée qu’ils sont bien formés et religieusement très pieux.
Pourtant, dans les faits, il s’agit souvent de crétins et de pervers, bien moins organisés et évolués que nous ne l’imaginons.
Davantage de réalisme quant à la vraie nature de nos ennemis peut-il nous aider à empêcher d’agir ceux qui sont vraiment dangereux ?
Dans les années qui ont suivi le 11 septembre, l’image qu’on nous donnait des terroristes était toujours plus ou moins la même : des djihadistes de l’ombre qui, même si leur projet était déjoué, semblaient toujours être passés tout près de réussir à déclencher un attentat épouvantable.
Nous sommes désormais tous familiers des innombrables vidéos de talibans en salwar kameez (pantalon et tunique) noirs, se mouvant avec agilité dans des parcours du combattant ou, plus récemment, perfectionnant leur kung fu dans quelque camp d’entraînement secret.
Même après l’attentat raté de Times Square au printemps dernier, nous continuons à avoir l’impression que nos ennemis sont des tueurs intelligents et évolués : fanatiques, et hautement organisés, deux notions qui leur permettent à la fois de nous maintenir dans la crainte et d’attirer de nouveaux membres.
…beaucoup des « fantassins » du djihad sont idiots et mal formés, peut-être même inaptes à toute formation. Mais cette vision de la communauté des djihadistes est dans une très large mesure trompeuse. Certes, il y a des terroristes déterminés et habiles, des gens comme Mohamed Atta, l’homme prudent et bien formé qui a mené les pirates du 11 septembre. Leurs chefs et leurs recruteurs peuvent être mortellement subtils et manipulateurs, mais la vérité nue c’est que beaucoup des « fantassins » du djihad sont idiots et mal formés, peut-être même inaptes à toute formation. Prendre conscience de cette réalité pourrait nous aider à adapter nos priorités en matière de lutte contre le terrorisme, et la rendre publique pourrait contribuer à démolir les puissantes images de force et de piété sur lesquelles les terroristes s’appuient pour recruter et trouver de l’argent.
…les talibans ont les plus mauvais kamikazes du monde : un sur deux n’arrive à tuer personne d’autre que lui-même. L’écart entre le stéréotype sinistre et la réalité ridicule n’est nulle part plus manifeste qu’en Afghanistan, où l’on peut à juste titre affirmer que les talibans ont les plus mauvais kamikazes du monde : un sur deux n’arrive à tuer personne d’autre que lui-même. Et, malgré l’expérience de plusieurs centaines d’attentats, ou de tentatives d’attentat, ce taux de succès ne s’est pas du tout amélioré depuis cinq ans. En Afghanistan, comme dans beaucoup de cultures, une étreinte virile est une tradition de longue date pour les guerriers qui s’en vont affronter la mort. Et c’est ainsi que de nombreux kamikazes n’arrivent même pas à quitter leur camp d’entraînement ou leur planque, car dans les embrassades avec leur groupe la pression déclenche les explosifs logés sous leur veste.
Selon plusieurs sources des Nations unies, au moins six kamikazes sur le départ sont morts en juillet dernier après une seule étreinte de ce genre, à Paktika.
Beaucoup de talibans sont tout aussi maladroits quand leur plan ne prévoit pas le suicide. En novembre 2009, plusieurs d’entre eux ont été tués quand la bombe artisanale qu’ils transportaient a explosé sans prévenir.
L’explosion a par la même occasion tué le gouverneur « parallèle » mis en place par les insurgés de la province de Balkh.
Quand les terroristes réussissent vraiment un attentat, ou qu’ils en sont tout proches, c’est à des erreurs de la sécurité qu’ils le doivent, bien plus qu’à leur propre expertise. Voyons par exemple le cas de Umar Farouk Abdulmutallab, le « djihadiste au slip » originaire du Nigeria qui avait embarqué dans un avion à destination de Detroit avec un plan suicide dans la tête et des explosifs dans le slip. Les médias ont présenté cet incident comme un plan très élaboré d’Al Qaida, mais Abdulmutallab n’a pas fait preuve de beaucoup de talent ou d’astuce, et de simples mesures de sécurité auraient dû normalement l’empêcher de monter dans l’avion : il voyageait sans bagage, avec un billet aller simple payé en liquide, et tout cela alors même qu’il figurait sur la liste des personnes surveillées du gouvernement américain.
De fait, bien que les terroristes qui frappent en Occident soient souvent bien formés, leur plan échoue par manque de savoir-faire opérationnel. Heureusement, bien qu’ingénieur formé à l’université, Abdulmutallab n’a pas réussi à se faire exploser le slip. Quelques mois plus tard, un autre diplômé de l’université, Faisal Shahzad, aurait grossièrement trafiqué un véhicule pour le faire exploser sur Times Square. Le plan a raté et il a été rapidement arrêté, bien qu’on raconte qu’il avait suivi un entraînement dans un camp de formation au Pakistan. De fait, bien que les terroristes qui frappent en Occident soient souvent bien formés, leur plan échoue par manque de savoir-faire opérationnel. Le 30 juin 2007, deux hommes – l’un médecin et l’autre en cours de doctorat – ont tenté une attaque téméraire contre l’aéroport de Glasgow. Leur formation ne leur a pas servi à grand-chose. Ils prévoyaient de lancer leur Jeep Cherokee bourrée d’essence et de propane contre un terminal de l’aéroport. Mais tout ce qu’ils ont réussi à faire, c’est de projeter leur véhicule, crachant les flammes par les vitres, dans une barrière de sécurité. Le choc violent n’a détruit que la Jeep, et les deux hommes ont été facilement appréhendés ; le conducteur est par la suite mort de ses blessures. (La veille, ces mêmes hommes avaient piégé deux voitures qui devaient exploser à côté d’un night club londonien. Le plan avait échoué : l’une des voitures avait été repérée par des ambulanciers et l’autre, en stationnement interdit, avait été enlevée par la fourrière. Bonus pour les enquêteurs : les téléphones portables des terroristes ratés, bourrés de numéros de complices éventuels, avaient été récupérés dans les voitures).
On observe des comportements tout aussi ineptes aux États-Unis, où les individus arrêtés pour terrorisme ont bien souvent un lourd casier judiciaire et peu de sens pratique pour mettre en application leurs idées violentes. Ainsi, un groupe d’hommes de Miami envisageait (souvent en fumant de la marijuana) de s’attaquer à des cibles au sud de la Floride et à la tour Sears de Chicago, mais ils n’ont pas réussi à se procurer des explosif
s et ont été démasqués quand le FBI est parvenu, aisément, à les infiltrer.
Si nos ennemis terroristes ont réussi à faire prévaloir le mythe de leur expertise, ils ont été tout aussi convaincants pour imposer une image de pieux soldats de Dieu. Les talibans et Al Qaida s’appuient sur des sympathisants qui les considèrent comme des musulmans pieux qui combattent les occupants occidentaux immoraux. Mais les renseignements captés par les drones Predator et par d’autres caméras présentes sur le champ de bataille mettent à mal ces idées, parfois de manière très crûment explicite. Une vidéo, récemment enregistrée par la caméra thermique du fusil d’un tireur d’élite, montre deux talibans engagés dans des relations intimes avec une ânesse, au sud de l’Afghanistan. Les vidéos du même genre sont nombreuses, parmi lesquelles une séquence saisie par une caméra de surveillance au sol et montrant un taliban en train d’honorer une vache.
Les officiels du Pentagone et les spécialistes du renseignements admettent en privé que nos ennemis sont également assoiffés de pornographie, ce qui n’a rien de bien choquant pour des hommes jeunes mais cadre mal avec leur image de piété. Beaucoup d’ordinateurs portables saisis chez les talibans ou Al Qaida sont bourrés de cochonneries. Les spécialistes américains du renseignement ont consacré beaucoup de temps à scruter les sites web favoris des terroristes, à la recherche de messages militants cachés. « Nous en avons des téraoctets, déclare un spécialiste d’Al Qaida au département de la défense, s’exprimant sous couvert d’anonymat. Ce n’est pas possible qu’ils cryptent des messages secrets dans tous ces fichiers. Certains de ces types sont tout simplement des pervers. »
…nous devrions aussi tenter d’abattre certains mythes bâtis à propos de nos ennemis, en mettant en lumière leur incompétence, leur absence de sens moral et leurs attitudes bien embarrassantes. Si sordide que puisse être cette prédilection pour la pornographie, elle n’est pas forcément dénuée d’intérêt : ce type de comportement des djihadistes pourrait bien être intéressant pour des actions de propagande. La diplomatie américaine cherche actuellement surtout à « vendre » l’Amérique au monde musulman, mais nous devrions aussi tenter d’abattre certains mythes bâtis à propos de nos ennemis, en mettant en lumière leur incompétence, leur absence de sens moral et leurs attitudes bien embarrassantes. Au-delà d’une modification de la manière dont le monde musulman perçoit les terroristes, cela nous permettrait de faire des choix plus intelligents en matière de contre-terrorisme en étant plus réalistes quant au profil et aux capacités des attaquants potentiels. À mesure que nous travaillons à désorganiser leurs actions de formation, les djihadistes auxquels nous avons à faire face ont de plus en plus de chances d’être mal préparés et, si cela ne garantit pas toujours que leur attaque échouera, cela incite à penser qu’ils viseront probablement des cibles non défendues et faciles à atteindre. Les États-Unis ont dépensé des milliards pour assurer la sécurité des ports depuis le 11 septembre, et pourtant les terroristes ont manifesté peu d’intérêt pour ces cibles et moins encore de capacité à les frapper vraiment. À l’inverse, mêmes de petits investissements dans la formation de la police et des personnels de sécurité des aéroports pourraient faire une grosse différence, car ce sont ces personnes qui ont le plus de chances de croiser le chemin d’un attaquant mal préparé, et de l’empêcher d’agir.
La différence entre un tueur organisé comme Mohamed Atta et tant de ses successeurs malheureux tient à la formation et aux capacités propres des individus. Atta a passé des mois à se former en Afghanistan et il disposait de l’aide des grands leaders d’Al Qaida, ce qui montre à quel point il est important d’éradiquer les refuges d’Al Qaida au Pakistan. Après tout, la lutte contre le terrorisme est une corvée qui deviendra plus simple si nous parvenons à maintenir les terroristes dans leur bêtise naturelle.
Source : The Case for Calling Them Nitwits, par Daniel Byman et Christine Fair, The Atlantic, juillet/août 2010
source et Traduction par Hachebé pour Poste de veille
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