S’exprimant lors du débat général de la 69e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies (Onu), le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a lancé, samedi passé, un appel à l’adresse du Secrétaire général de l’Onu. Il lui a demandé de faire valoir l’esprit et les textes de la Charte de l’Onu qu’il dirige et représente, notamment dans son prochain rapport sur le Sahara occidental, la question de décolonisation inscrite, rappelons-le, sur l’agenda de l’Onu, dès 1966. «L’évaluation d’ensemble que Ban Ki-moon est appelé à présenter en 2015 sur la Question du Sahara occidental, opposant le royaume du Maroc et le Front Polisario, devrait pouvoir honorer la doctrine de l’Onu en matière de décolonisation», indique Lamamra ajoutant dans ce sens l’effectivité des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’Onu».
Rappelant, dans son intervention, les positions de principe de l’Algérie, notamment en direction des peuples en lutte pour leur indépendance, notons-le, nourries par l’histoire et le processus historique du peuple algérien, il dira que «l’appui de l’Algérie au droit indéniable du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination est bien établi». Partant de ce rappel, l’intervenant réaffirme que l’Algérie «encourage le Secrétaire général de l’Onu et son Envoyé personnel, Christopher Ross, à intensifier leurs efforts pour assurer le succès de leur œuvre de paix». Une paix qui doit trouver son chemin auprès du peuple sahraoui, par l’expression de son droit au référendum d’autodétermination. Expression, qui devait, pour rappel, se tenir dès l’engagement de l’Onu pour le règlement du conflit opposant le Front Polisario au Maroc sur le Sahara occidental, aboutissant à un cessez-le-feu en 1991, et à l’envoi de la Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental, qui, depuis, peine à se tenir. La tournée, prévue prochainement dans la région, de Christopher Ross, l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’Onu pour le Sahara occidental n’est pas souhaitée par Rabat, qui avance même des conditions. Nouvelles manœuvres marocaines, indiquent des experts de la scène marocaine et du conflit opposant le Front Polisario et le Royaume chérifien sur le Sahara occidental. Outre que Christopher Ross, depuis sa nomination à ce poste, n’est pas à sa première tournée dans la région, ses prédécesseurs ont eu à effectuer des tournées qui, notons-le, rentrent dans le cadre des missions assignées à celui qui occupe le poste onusien en question.
La question du respect des Droits de l’Homme étant au- devant de la scène internationale, le Maroc, par son ministre des Affaires étrangères, Abdellatif Mezouar, a évoqué un préalable avant que Ross ne puisse se rendre à Rabat et notamment dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine. Manœuvre qui vise, à première vue, à faire trébucher la mission de Ross, et à travers cet objectif, gagner encore du temps, pour faire perdurer sa colonisation du Sahara occidental. Colonisation qui bénéficie, nul ne l’’ignore, du soutien inconditionnel de la France, membre permanent au Conseil de sécurité.
Par ailleurs, pour la réalité qui prévaut dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine, qui est celle de l’oppression, la répression, les arrestations et emprisonnements arbitraires des Sahraouis, le Maroc veut la cacher, mais en vain. À cela s’ajoute la spoliation par l’occupant marocain des ressources naturelles du Sahara occidental, au regard de la teneur du Droit international s’agissant d’une question de décolonisation inscrite à l’Onu. Sur un autre registre, en tant que coordonnateur du groupe de travail des pays des Non-Alignés, Lamamra a indiqué que ses efforts se poursuivront pour «la revitalisation de l’Assemblée générale» de l’Onu, précisant dans ce sens «pour que cet organe le plus représentatif du système international se réapproprie ses prérogatives».
À ce propos, il a fait savoir, toujours en tant que coordonnateur du groupe de travail des pays des Non-Alignés «il continuera d’œuvrer avec ses partenaires de l’Union africaine (UA)» sur la réforme du Conseil de sécurité. Plaidant, par ailleurs, en faveur du «renforcement de la coopération et du partenariat multiformes entre l’UA et l’Onu», en indiquant à ce propos «notamment au titre du règlement des conflits dans le continent africain».
Karima Bennour
Le Courrier d’Algérie, 30/09/2014
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