Le vacarme soulevé par le Maroc ne peut pas être à cause d’une décision de la Cour Européenne de Justice prise le 10 décembre 2015. Certainement pas! Ce qui énerve les marocains c’est le fait qu’ils n’ont pas eu ce qu’ils voulaient : que l’instance européenne fasse appel avec l’argument que le Front Polisario n’est pas digne d’être une personnalité morale pour avoir le droit à solliciter la justice européenne. Des vrais rêveurs, ces sujets de Mohammed VI!
Ce qu’ils ont obtenu c’est l’effet inverse, étant donné que la Cour Européenne de Justice est un organe indépendant des institutions politiques européennes (PE, CE et Commission Européenne).
Les responsables marocains ne sont pas près de comprendre cette indépendance de la justice dans les pays réellement démocratiques, puisqu’au Maroc, la justice est utilisé comme arme pour soumettre tous les individus qui osent lever la voie contre la répression et la corruption dans la royaume de Mohammed VI.
La gifle donnée par l’Europe au Makhzen s’ajoute à celle qui vient d’être assénée par les Pays Bas qui ont annulé la convention de sécurité sociale qui les liaient au Maroc depuis près de 50 ans parce que la Hollande ne veut pas verser des pensions à des gens qui se trouvent dans le territoire du Sahara Occidental dont la prétendu souveraineté du Maroc n’est pas reconnue par Amsterdam.
Les autorités marocains ont beau courir à gauche et à droite, mais la communauté internationale refuse de leur accorder le statut de propriétaire de l’ancienne colonie espagnole.
A cause de cela, les autorités marocaines sont obligées d’attraper des crises parce que les grandes organisations et sociétés occidentales arborent la carte du Maroc sans la territoire sahraoui.
Et il y moins d’une semaine, la société lithuanienne Lifosa a décidé de ne plus importer les phosphates sahraouis pour éviter de rendre comptes à la justice européenne dans l’avenir.
Aux ennuis du Maroc avec l’UE vient s’ajouter son conflit avec les Nations Unies. Brouillé avec l’Union Africaine, dénoncé par le Parlement Européen pour ses multiples violations des droits de l’homme au Sahara Occidental, en guerre contre la Cour Européenne de Justice, en conflit avec la Suède, la Mauritanie, l’Algérie… le voilà refusant d’accueillir le Secrétaire Général de l’ONU dans sa tournée dans la région. Tournée, pourtant, soutenue unanimément, par le Conseil de Sécurité.
Au milieu d’un silence assourdissant des autorités et de la presse marocaines, Ban Ki-moon s’aprête à rencontrer toutes les parties sauf le Maroc. A cela s’ajoute une visite inédite aux territoires libérés sahraouis.
En effet, après avoir refusé d’être accueilli par le roi du Maroc à El Aaiun, il va prendre un hélicoptère pour se rendre à la ville de Bir Lehlou, pour rendre visite à l’une des bases de la MINURSO, la mission onusienne pour le Sahara occidental. C’est la réponse de Ban à la décision marocaine d’interdire à son avion de se poser à la capitale sahroauie occupée par le Maroc.
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