Verbatim de la réunion du Ministre des Affaires étrangères M. Saad El OTMANI avec Monsieur l’Envoyé Personnel Christopher ROSS
Rabat le 21-03-2013
Monsieur El OTMANI : je vous souhaite la bienvenue au Maroc ; Je viens de rentrer de la Cote d’Ivoire dans le cadre d’une tournée Royale en Afrique (Sénégal, Cote d’ivoire et le Gabon)
M. ROSS : je vous remercie d’avoir fait ce long voyage pour me rencontrer a Rabat. Ca démontre l’intérêt du Maroc pour ma mission. Je suis la pour promouvoir les négociations dans un autre style et voir la possibilité d’agir autrement et plus discrètement. Je suis en faveur des contacts bilatéraux avec les parties au lieu des réunions. Je suis dans la région pour promouvoir cette idée des contacts bilatéraux. J’ai fait une tournée chez le groupe des amis et en Europe( Berlin et Bern). J’ai ressenti deux choses essentielles :
1- tout le monde est convaincu de la gravité de la situation au Sahel et ses aventures
2- la situation dangereuse dans cette région exige un effort sérieux pour régler le problème du Sahara occidental. L’absence d’une solution rend difficile une action commune face à un danger commun et qu’on doit procéder à une solution pour ce différend régional qui dure depuis longtemps.
La conclusion unanime de mes interlocuteurs est en deux mots : inquiétude et impuissance pour régler le problème du Sahara
Pendant 13 rounds de négociations, les parties se limitaient à présenter et défendre leur position.
Le premier volet de mon mandat : Je veux tenter une nouvelle méthode, un nouveau style diplomatie navette pour enrichir ce processus et si on veut procéder de cette manière, il faut que les contacts soient confidentiels car la confidentialité est importante pour moi et les parties. Il faut s’abstenir même de l’annonce de mes voyages ou déplacements. Pour trouver la solution mutuellement acceptable, chacune des parties doit être satisfaite et aller au-delà des propositions à travers le compromis (langage des résolutions). Il faut travailler sur les éléments de compromis. L’Algérie joue un rôle très important dans cette affaire. J’ai demandé au Président Bouteflika et la direction du Polisario de faire un compromis mais ni l’un, ni l’autre ne savent pas ce qu’ils veulent. Ce n’est pas à moi de définir ce compromis, mais à travers les navettes qu’il faut associer les parties à un tel travail. Les parties cherchent un compromis dans la recherche d’une position. Je veux voir jusqu’à ou on peut aller dans l’avenir S’agissant du rapport du Secrétaire General qui doit être publié le 8 avril, je vais le lire cette fois- ci attentivement. Le 22 avril, date du briefing au Conseil de sécurité et prorogation du mandat de la MINURSO
Le deuxième volet de mon mandat : œuvrer pour promouvoir les relations entre le Maroc et l’Algérie. Il ya des hauts et des bas dans les relations Maroc-Algérie (échange entre les chefs d’Etats des thèmes à traiter dans les relations bilatérales sur les points (sécurité régionale, la migration et la drogue). Il y aura une nouvelle méthodologie qui a pour objectif l’élaboration d’un compromis possible qui pourrait être la base d’une solution. Je reviendrai à Rabat vers la fin de cette tournée)
M. Othmani : le processus de négociation doit evolué en termes d’approche de négociations. L’axe principale est la recherche d’une solution politique. Le compromis est essentiel et on va voir comment les choses vont se passer. les contacts doivent rester confidentiels et inutile de faire des déclarations
M. Ross : des expériences qui ont réussi, on peut étudier des cas qui ont été solutionnés sur la base de compromis. Il faut soumettre aux parties et tirer les conclusions
M. Othmani : On a fait des efforts dans l’intérêt des deux pays pour se rapprocher de l’Algérie, trouver une solution avec l’Algérie. On ne peut pas changer la géographie. L’Algérie est impliquée dans la question du Sahara. Elle finance le polisario et donne des passeports algériens au responsables du polisario.
Ross : Il faut être réaliste
M. Othmani : la responsabilité de l’Algérie par rapport aux populations des camps de Tindouf. Elle exagère les chiffre. le HCR doit recenser cette population ( dans le cadre des échanges de visites familiales du programme du CBMs, 12 familles ont préfère rester au Maroc). L’identification et le recensement de cette population est impérative pour savoir les habitants des camps et savoir combien de personnes veulent rester dans les camps. Il faut séparer l’humanitaire du politique Le Maroc a envoyé 3 lettre au SG de l’ONU. Une sur le recensement en tant qu’obligation juridique de protection et de sécurité, une deuxième sur le cessez le feu et une troisième sur le processus politique).
Ross : je suis convaincu de l’importance d’une opération de recensement. « La réponse du pays hôte c’est que le Maroc qui instrumentalise le recensement ». Une solution urgente exige le recensement car la situation de crise économique des pays des donateurs les laisse en droit de se demander sur le chiffre exact, leur origine. Je vais essayer d’évoquer cette question avec les responsables algériens. Mais beaucoup dépend de l’état d’esprit des algériens car ce qui s’est passé chez eux les marqués après l’attentat de ain amenas.
M. Othmani : la déclaration du MAE malien sur les connexions des éléments armés ave le polisario. Ce qui constitue une véritable menace
M. Ross : je vais soulever cette question avec l’Algerie et le polisario. L’Algérie est responsable ses camps et de certains de ses habitants qui ont été attiré par les groupe terroristes
M. Othmani : la question des CBMs concerne uniquement selon le plan d’action les habitants des camps de Tindouf et les population au Sahara LE HCR en est responsable. La MINURSO est chargé du respect du cessez le feu. Les 3 dimensions de ce différend sont claires (droits de l’Homme , humanitaire et le processus politique)
M. Ross : Il faut préserver le programme des CBMs. C’est aux parties de gérer les CBMs avec le HCR. C’est la même chose pour les droits de l’homme. C’est Mme Pillay qu’est concernée par cette question. Je vais continuer a travailler uniquement sur le processus politique
M. Othmani : C’est bien de réunir toutes les garanties pour la réussite de votre démarche mais Il faut éviter le précédent de l’année dernière concernant le prochain rapport du SG sur le sahara car tout element contestable aura un impact sur votre travail
M. Ross : C’est le Conseil de sécurité qui a demandé un rapport sur les challenges à la MINURSO. Je ne peux pas garantir à 100%. C’est le Rapport du DPKO
M. Ross : on va éviter d’introduire les éléments gênants , contestable dans lla résolution de l’année dernière. On booster les choses a travers la résolution. Je suis conscient de l’environnement. Mais y-a-t-il des efforts pour réanimer l’UMA
M. Othmani : c’est l’Algérie qui bloque en l’absence d’une volonté politique
M. Ross : les algériens m’ont dit qu’il n’ont pas achevé les travaux préparatoires et qu’ils ont des réserves sur le Sommet( la direction provisoire en Tunisie et en Libye) et s’interrogent sur l’utilité d’un sommet pour des responsables politiques qui vont partir
M. Amrani : il ya une volonté manifeste d’arrêter le Maghreb. Les Européens ont besoin de du Maghreb. Il faut dire publiquement qu’il ya un blocage. Il faut créer la confiance. Le Maroc est déterminé à aller de l’avant. je conviens avec vous lorsque vous dit dans votre briefing devant le Conseil de sécurité qu’il faut une solution urgente au différend sur le Sahara . le Maroc aimerait voir dans le prochain rapport du SG qu’il a honoré ses engagements en matière des droits de l’Homme et sa volonté d’aller de l’avant dans son ouverture politique et économique
M. Ross : j’ai trouve une grande prudence chez les algériens dans toutes les opérations d’ouverture. Les responsables m’ont dit clairement qu’ils ne veulent pas devenir comme les tunisiens ou les libyens
M. Bourita : IL sont en faveur du statut quo qu’est devenu une stratégie interne et international
Mme. Denise : j’ai été a Tunis et les tunisiens veulent s’imprégner du mode de gouvernance marocain.
M. OThmani : nous sommes disposés a partager notre expérience, nous avons d’excellentes relations avec le gouvernement tunisiens (statut avancé, justice transitionnelle, constitution…etc.)
M. Amrani : il faut ouvrir les frontières car le Maghreb est le seul rempart contre le terrorisme et salafisme
Ross : Les algériens ont une certaine méfiance du Maroc. Ils m’ont dit pourquoi on doit faire un cadeau pour le Maroc en ouvrant les frontières.
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