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La pression sociale devient insoutenable chez les pays voisins. Alors qu’au Rif marocain le Hirak ne décolère pas, des émeutes ont éclatées en Tunisie suite à une tentative d’immolation d’un jeune marchand de légumes, qui nous rappelle le malheureux épisode Bouazizi. Alors que les observateurs et les spécialistes du monde entier prédisaient avec insistance la destruction totale de l’Algérie à l’horizon 2017, craignant un scénario à la syrienne, c’est finalement en Tunisie et au Maroc que la situation devient inquiétante, reflet de l’étouffement social que subissent les populations des deux voisins.
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Le Rif ne décolère pas ! Bien au contraire, la grogne populaire née au lendemain du décès du jeune poissonnier, Mohcine Fikri, suscitant l’indignation des rifains, ne cesse de grandir. La situation à El Houceima, ville du nord du pays, connait le statut quo, aucune mesure concrète n’a été proposée au Hirak Chaabi (Mouvement de contestation) qui, lui, continue d’activer pacifiquement, afin d’obtenir justice sur les circonstances de l’homicide dont a été victime Mohcine Fikri, mais aussi, pour obtenir une reconsidération de toute la région du Rif auprès du Makhzen. Le Maroc, ou les libertés individuelles sont de plus en plus misent à mal, nous apprenons ainsi la condamnation du célèbre Youtubeur « Skizofren » qui dénonçait les injustices de son pays, et sera donc le second podcasteur mis sous silence, suite à la mystérieuse disparation, il y a quelques mois d’un autre Youtubeur contestataire « Moul Kaskita ».
Selon la population locale, la visite du ministre de l’intérieur le 5 Avril dernier, à El Houceima, n’a rien changé, la jeunesse est toujours autant désabusée ne comprenant pas la marginalisation dont est victime cette région. Une région qui a pourtant largement mené la résistance contre le colonialisme espagnol, et se retrouve aujourd’hui dans une situation de délaissement total et qui devient de plus en plus invivable.
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Le syndrome de Bouazizi plane une nouvelle fois sur la Tunisie, sur fond de crise sociale sans précédent. Une tentative d’immolation, mercredi, d’un jeune marchand ambulant dans la localité de Taberba, distante de 25 km de la capitale, a mis le feu aux poudres, en provoquant des affrontements assez violents entre des manifestants en colère et les forces de sécurité appelées en renfort, selon des sources médiatiques concordantes. Ces émeutes viennent en écho aux manifestations quasi quotidiennes dans les régions du sud où les citoyens dénoncent l’insécurité et le chômage. La situation est si préoccupante depuis quelques jours que le président, Béji Caïd Essebsi, a été contraint d’ordonner à l’armée de protéger les principaux sites de production contre d’éventuels actes de sabotage ou de pillage. Une décision qui a été vivement critiquée par une partie de la classe politique qui y voit une tentative d’impliquer l’institution militaire dans la répression.
La persistance de la crise sociale dans ce pays voisin dissipe tous les espoirs fondés sur les promesses formulées lors d’une conférence internationale organisée, l’été dernier, à Tunis et qui misait sur des investissements étrangers massifs, une sorte de plan Marshall appuyé par les pays occidentaux pour relancer une économie en panne. Il se trouve que même la reprise de l’activité touristique, qui constitue la principale source de revenus pour les Tunisiens, après les attentats meurtriers de 2015 et 2016, ne suffit plus pour assurer la paix sociale dans ce pays confronté aussi au danger terroriste. La multiplication des grèves et l’instabilité gouvernementale, marquée ces derniers mois par les limogeages en série, achèvent de menacer la démocratie tunisienne, que les médias européens se plaisent à présenter comme l’unique exemple de changement réussi dans le monde arabe.
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