Horst Köhler officiellement nommé envoyé spécial de l’ONU

Comme attendu, l’ancien président allemand Horst Köhler a été nommé envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental. Il succède à l’Américain Christopher Ross qui avait quitté son poste en mars dernier après l’avoir occupé pendant huit années.
L’arrivée de M. Köhler, 74 ans, à ce poste devenait une simple formalité depuis que le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a informé, la semaine dernière, le Conseil de sécurité de sa décision de le nommer sans qu’aucun pays ne fasse d’objection, signe de validation de cette nomination.
L’Allemand devient le quatrième émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, après les deux Américains James Baker et Christopher Ross et le Hollandais Peter Van Walssun. Sa mission sera difficile à mener dans un contexte caractérisé par le blocage du processus onusien par le Maroc. Horst Köhler n’a pas fait carrière dans la diplomatie, mais il lui en faudra pourtant pour faire avancer le dossier épineux du Sahara occidental. Il devra mettre en branle un arsenal diplomatique encore plus lourd que celui de son prédécesseur dont les efforts pour relancer le processus de paix au Sahara occidental s’étaient heurtés à une position marocaine hostile, sa demande de déplacement à Rabat et aux territoires sahraouis occupés ayant été refusée. Le Maroc a eu déjà à saborder les efforts d’un autre émissaire américain en 2004 lorsqu’il a rejeté le plan de paix proposé par l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, James Baker, qui maintenait le principe d’autodétermination en exigeant la tenue d’un référendum au terme de cinq années de sa mise en œuvre. Economiste et ancien banquier, M. Koehler a présidé l’Allemagne de 2004 à 2010 après avoir dirigé le Fonds monétaire international (FMI) et présidé la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd). Le rôle que devrait jouer Kohler est un élément important dans le processus de paix au Sahara occidental mais il ne sera pas décisif sans le soutien du Conseil de sécurité, selon plusieurs observateurs. Avant lui, M. Ross a été l’objet d’une opération de sabotage franco-marocaine au Conseil de sécurité et ne pouvait pas aller loin dans sa mission sans le soutien de l’organe onusien. Inscrit sur la liste des territoires non autonomes depuis 1963, le Sahara occidental attend toujours le parachèvement du processus de décolonisation à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination, conformément aux termes de l’accord de cessez-le-feu signé en 1991 entre le Maroc et le Front Polisario. Selon les observateurs, son successeur devrait « tâter le terrain « avant d’aller vers des « actions rendues immédiates «. Ces derniers le sont par le contexte de forte crispation enregistré depuis que le Maroc, n’ayant pas apprécié le terme d’» occupation « utilisé par Ban Ki Moon, avait expulsé les membres de la Minurso en poste à Laâyoune en mars 2016 avant de l’autoriser à revenir progressivement sur le terrain. Avant l’expulsion, l’effectif de la Minurso était de 84 membres, Rabat a autorisé le retour de 42 d’entre eux : un contingent de 25 membres en juillet 2016 suivi d’un deuxième de 17 membres a reçu le feu vert du retour au début du mois d’avril. Mais le Polisario appelle au « retour complet de la mission « et à « sa pleine fonctionnalité «.
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