Tandis que les puissances néocoloniales et les Etats Unis s’affairent à semer le désordre et la mort en Afrique, une puissance pose un autre regard et a une autre démarche.
Cette puissance est la Chine qui, patiemment étend son influence au gré de partenariats bilatéraux qui se traduisent par des investissements substantiels, là où l’Europe se contente de prodiguer des conseils lénifiants de bonne gouvernance et d’apporter son expérience dans l’art de la guerre.
Le partenariat est aussi multilatéral ainsi qu’on peut le constater avec le projet de Route Maritime de la Soie qui reliera des ports africains, existants ou nouveaux, à l’Asie orientale, la Thaïlande et la Chine principalement.
Le projet de Route Maritime de la Soie, complété par des infrastructures terrestres, routières et ferroviaires, aura nécessairement un impact considérable sur l’évolution économique de l’Afrique , et contribuera à favoriser l’émergence d’un certain nombre de pays et à en sortir d’autres de la grande pauvreté.
A condition que l’effort chinois ne soit pas contrecarré par ces mêmes puissances occidentales qui voient d’un mauvais œil la place de plus en plus grande prise sur un continent qui est encore leur terrain de jeu favori.
La guerre contre le régime libyen s’inscrivait déjà dans cette lutte d’influence.
par Atul Aneja, The Hindu (Inde) 19 janvier 2015 traduit de l’anglais par Djazaïri
La Chine a accéléré sir effort d’inclusion de l’Afrique dans la Route Maritime de la Soie – l’ambitieuse initiative transcontinentale de Pékin – suite à la visité dans le continent de son chef de la diplomatie Wang Yi.
Parmi les thèses qui ont été abordés pendant la visite de M. Wang dans cinq pays, la volonté d’aller de l’avant rapidement pour la construction d’une liaison ferroviaire à écartement standard entre Nairobi et Mombasa a été un des sujets phares.
Le projet de liaison entre la capitale du Kenya et le grand port du pays a de plus vastes implications. Une fois achevé , le corridor ferroviaire contribuera à connecter le vaste hinterland de l’Afrique orientale avec l’Océan Indien, ce qui en fait un projet d’un grand intérêt stratégique qui sera une pièce de plus dans la réalisation du projet du président Xi Jinping d’établissement de la Route Maritime de la Soie du 21ème siècle.
Si les projets se concrétisent, Mombasa serait finalement reliée à Malaba dans la région ouest du Kenya puis à Kampala, Kigali et Juba, les capitales de l’Ouganda, du Rwanda et du Sud-Soudan.
Les Chinois se sont lancés dans ce projet en ayant une conscience claire des opportunités plus larges qu’il présente à l’échelle régionale. Sur le plan du symbole, c’était évident à voir les dirigeants de l’Ouganda, du Rwanda et du Sud -Soudan assis aux côtés dy premier ministre chinois Li Keqian lors de sa visite à Nairobi, de même que des représentants venus du Burundi, de Tanzanie et de la Banque Africaine de Développement pour signer un accord sur le projet.
Avec des démarches concrètes effectuées sur le terrain, il semble bien que l’Afrique soit en train de devenir un des piliers du projet de Route Maritime de la Soie. En plus de construire des routes, des aéroports et des voies ferrées, les Chinois développent douze ports en eau profonde, dont sept se trouvent sur les côtes africaines.
Ce sont Djibouti, Dar es-Salam, Maputo, Libreville, Tema (Ghana), Dakar et Bizerte.
En échange, ces ports se connectent à la Route Maritime de la Soie étant donné qu’ils sont prévus pour traiter des cargos de fort tonnage en provenance d’Asie, chargés de nourriture et de produits manufacturés et qui repartiront en emportant des matières premières d’Afrique.
L’Afrique se connecte bien avec les grands pointes avancées de la Route Maritime de la Soie – la province chinoise de Yunnan qui partage des frontières avec le Myanmar, le Vietnam et le Laos ainsi que la Thaïlande plus au sud.
Espérant éviter le vulnérable détroit de Malacca, les Chinois construisent des corridors ferroviaires depuis Kunming, la capitale du Yunnan, vers le Myanmar et la Thaïlande via le Laos enclavé. La Chine a signé un accord pour construire un corridor ferroviaire qui reliera le Yunnan avec la cité portuaire thaïlandaise de Kyaukphyu sur le Golfe du Bengale, contournant ainsi le détroit de Malacca. Kyaukphyu est aussi le point de départ de l’oléoduc et du gazoduc Chine – Myanmar qui entrent en Chine par la ville de Ruili.
Au Laos, le projet de voie ferrée Chine – Vientiane doit être achevé en 2018. La Chine a récemment approuvé un projet de 23 milliards de dollars qui comprend une liaison à grande vitesse entre Chaing Khong, juste au sud de la capitale laotienne, Vientiane, et Ban Phachi en Thaïlande.
Certains observateurs considèrent que la Chine et la Thaïlande sont à l’initiative dans la construction la connexion de la Route Maritime de la Soie avec l’Afrique. Le site web East by Southeast a rapporté qu’en 2014, des officiels thaïs et chinois ont défini les instruments d’investissement pour la construction de sept ports stratégiques sur le littoral africain.
Les exportateurs thaïlandais de riz seront probablement les principaux bénéficiaires de la liaison Asie-Afrique du projet de Route Maritime de la Soie. Déjà 60 % des exportations thaïlandaises de riz en 2013 allaient vers l’Afrique et la tendance de la consommation était encore plus élevée en 2014.
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