Plusieurs voix se sont élevées appelant l’ONU à faire pression sur le Maroc pour l’amener à se retirer immédiatement du Sahara occidental et respecter le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et l’indépendance.
La communauté internationale a d’ailleurs fait part de son inquiétude quant à la violation de l’accord de cessez-le-feu par le Maroc le 13 novembre dernier en prenant pour cible un groupe de civils sahraouis qui manifestaient devant la brèche illégale d’El-Guerguerat. Le Groupe de soutien de Genève pour le Sahara occidental a exhorté le Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme de dépêcher une mission d’observation dans le territoire occupé et de présenter un rapport lors de la 46e session du Conseil des droits de l’homme, recommandant au Conseil de sécurité d’élargir le mandat de la Minurso pour y inclure la surveillance des droits de l’homme.
Le Groupe a interpelé, dans un communiqué, le Conseil des droits de l’homme, l’appelant à accorder une attention particulière aux violations des droits de l’homme, en particulier du droit à l’autodétermination, résultant de l’occupation militaire marocaine du Sahara occidental, conformément au paragraphe opérationnel 5 de la résolution 74/140 de l’Assemblée générale des Nations unies.
En effet, le Groupe a dénoncé «un large éventail de violations graves» du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire, -trop insuffisamment documentées et exposées par les mécanismes des droits de l’homme des Nations unies-, au cours des 16 années de conflit et des 45 années d’occupation militaire illégale. Il a demandé à toutes les procédures spéciales pertinentes d’accorder une attention particulière «aux graves violations» au Sahara occidental occupé qui «pourraient se produire dans le contexte de la reprise du conflit» et qui «doivent faire l’objet d’une enquête et être documentées».
Dans ce sillage, le Groupe a exprimé«sa profonde préoccupation» face à la rupture du cessez-le-feu en vigueur depuis 1991 dans le Territoire non autonome du Sahara occidental, qui a suivi l’intervention de l’armée d’occupation marocaine dans la zone démilitarisée près de Guerguerat (sud-est du territoire), le 13 novembre écoulé. A la lumière de la reprise du conflit dans le Territoire non autonome, le Groupe a appelé, également, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à surveiller ces violations persistantes des Conventions de Genève au Sahara occidental occupé, outre la situation des «prisonniers de guerre» ou «prisonniers de conscience» sahraouis, y compris ceux qui ont été arrêtés dans le territoire occupé après la rupture du cessez-le-feu, et également de prendre dûment en considération la mise en place de zones et de couloirs humanitaires en tant que de besoin.
D’autre part, et notant les échecs successifs des Envoyés personnels du Secrétaire général pour permettre à la Minurso de remplir son mandat, et soulignant que la perpétuation du statu quo ne fait que renforcer la position de la puissance occupante, le Groupe de soutien de Genève a appelé instamment le SG de l’ONU à s’impliquer davantage dans la situation actuelle au Sahara occidental et de nommer au plus tôt un nouvel Envoyé personnel pour relancer le processus politique qui doit conduire à l’organisation et à la tenue d’un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui, conformément à la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Dans le même temps, il a demandé au Conseil de sécurité de prêter attention à la situation qui résulte de la reprise du conflit au Sahara occidental, en particulier en ce qui concerne la situation qui prévaut dans la région du Sahel.
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