La solution légale et pacifique s’est naturellement imposée pour stopper la dérive guerrière et aventureuse de la monarchie marocaine, laminée par une crise économique et sanitaire désastreuse, et du président américain en fin de mandat totalement discrédité par le désaveu massif de ses fidèles les plus acharnés, des personnalités influentes du camp républicain, des anciens émissaires onusiens pour la Sahara occidental et de l’opposition démocrate.
Le verdict sans appel de l’Amérique, unie contre la violation de ses principes fondateurs, a trouvé un large écho dans le Conseil de sécurité consacrant, à l’appel de l’Allemagne, une réunion à huis clos pour examiner les récents développements induits par la violation du cessez-le-feu par l’occupant marocain et la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
Face à la logique du marchandage, la majorité s’est dégagée au sein du Conseil de sécurité pour favoriser le retour à la table des négociations tributaire de la nomination rapide d’un nouvel envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu interpellé, par ailleurs, par le commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, Mokhtar Chergui, sur la nécessité de «saisir le conseiller juridique pour rendre un avis sur l’ouverture des représentations diplomatiques» de surcroît dans un territoire non autonome.
Le retour au Conseil de sécurité est, en soi, une victoire importante confortée par l’émergence d’un consensus fort acquis à la relance du processus politique sans conditions préalables. Un appel au respect du droit à l’autodétermination a été lancé par l’Allemagne, la Russie et le Royaume-Uni, totalement opposés à la décision unilatérale de Trump. L’urgence de la reprise du processus politique a été également soutenue par la Chine, la Tunisie, le Niger, la Belgique, l’Estonie et la République dominicaine.
La voix de l’Afrique, exprimée par l’Afrique du Sud assurant la présidence de l’Union africaine, s’est faite entendre pour marquer «l’impatience» de l’Afrique quant à la nomination d’un nouvel Envoyé spécial et revendiquer, en étroite collaboration avec le Conseil de la sécurité et de la paix de l’UA, la nécessité d’un nouveau cessez-le-feu entre les deux parties pour favoriser une «solution durable qui assure au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination».
A l’exception de l’Amérique de Trump et d’un allié intéressé, le Conseil de sécurité a unanimement réclamé la primauté du droit sur la force pour préserver les fondements d’un système miné par le recours à l’unilatéralisme et le mépris de la légalité. A l’épreuve d’un coup de force sans précédent, l’Onu se doit de mesurer à sa juste valeur la position dominante de la communauté internationale.
«Notre position sur les déclarations concernant le Sahara occidental n’a pas changé et nous continuons de croire qu’une solution peut être trouvée par un dialogue fondé sur les bases des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité», a affirmé le porte-parole du secrétaire général de l’Onu, Stéphane Dujaric. Les Sahraouis ne demandent pas mieux : le respect des résolutions de l’Onu, violées par l’occupant, encouragé par des puissances participant au pillage des richesses du peuple sahraoui ou, à l’image du deal de la honte, en quête de dividendes politiques.
El Moudjahid, 23 déc 2020
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