Intervenant dans une rencontre scientifique sur la société marocaine, organisée dernièrement dans une ville du royaume, un universitaire marocain en a profité pour attirer l’attention des présents sur des phénomènes qui y ont cours; des phénomènes qu’il a jugé de “très graves”. Et pour cause: le Maroc, leur a-t-il asséné, est classé “à la première place dans le monde en matière de mensonge, de fraude et d’hypocrisie”. Non pas par des rapports de quelques officines occultes dépendant de “parties” hostiles au Makhzen mais, a-t-il tenu à le préciser, par des publications scientifiques à la renommée bien établie; tels l’hebdomadaire français Nature, et celui américain, Science.
Selon l’universitaire marocain, le premier a publié, en 2017, une étude scientifique allant dans ce sens; et le second, a fait de même, en 2019. C’est dire qu’au royaume de M6, les choses sont loin de correspondre à la réalité que tente d’imposer le Makhzen. Faut-il le dire, avec l’appui d’une presse locale aux ordres, et d’une presse étrangère, complice. Une réalité voulue toute rose où “tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil”. Sauf que celle-ci est démentie par de nombreux faits, têtus, que le Makhzen peinent à cacher.
Parmi ces faits, le classement peu reluisant de notre “voisin de l’Ouest” en matière d’IDH (Indice de développement humain). Établi, annuellement, depuis 1990, par le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) et ce, sur la base de quatre critères – le dernier ayant été introduit en 2020 seulement – que sont: le produit intérieur brut (PIB) par habitant, l’espérance de vie des citoyens, le niveau d’éducation mesuré à partir de 15 ans et plus, et – c’est le nouveau critère récemment introduit – l’impact climatique de chaque pays; en clair, pour reprendre son intitulé officiel et exact, “l’empreinte carbone des activités humaines ainsi que les émissions de gaz à effet de serre”, il constitue un indice incontournable et difficilement récusable de l’impact effectif de tout processus de développement sur la quotidien des citoyens de chaque pays classé.
Dans le classement de l’année 2020, le royaume de M6 occupe la peu reluisante 121ème place – sur 189 pays et territoires reconnus par l’ONU – avec “un indice (estimé) à 0,686 (qui) le place dans la catégorie (des pays à) développement humain moyen”. Loin derrière l’Algérie qui, elle, occupe la 91ème place mondiale avec un IDH évalué à 0,748, qui la place dans la catégorie des pays “à développement humain élevé”. Et là, il y a lieu de préciser que le recul de la 82ème place qu’occupait l’Algérie en 2019 à la 91ème place qu’elle a occupé en 2020 s’explique par l’introduction du quatrième critère susmentionné; un critère qui a pénalisé tous les pays producteurs de pétrole et ce, à l’instar de “la pétromonarchie du Nord” qu’est la Norvège qui a reculé à la 16ème place après avoir occupé durant plusieurs années d’affilée la tête du classement.
Pour en revenir à la sombre réalité sociale prévalant au royaume de M6, que le Makhzen s’échine à cacher, d’autres fléaux la caractérisent. Tous liés à la pauvreté dans laquelle est maintenue une bonne partie de la population marocaine, la prostitution, la pédophilie et la consommation de drogue ne cessent, malgré les dénégations des autorités marocaines, de prendre de l’ampleur. Ce qui a pour conséquences de conforter chez les couches défavorisées de la société marocaine le sentiment qu’elles ont d’être abandonnées à leur sort par le Makhzen.
Et, partant, de les pousser à se forger des moyens de survie dans une société qui ne leur fait pas de quartier. Parmi ces moyens, le mensonge, la fraude et l’hypocrisie qui valent au royaume de M6 de figurer en haut du classement mondial des pays où ils sont le plus répandus.
Mourad Bendris
Dzair-tube, 9 jan 2021
Tags : Maroc, Algérie, fraude, hypocrisie, Makhzen,
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