Algérie : Que cherche le FLN ? – Révélations intrigantes du sénateur Benzaïm

Les 192 membres du Conseil national de transition, instance consultative, instituée par le pouvoir en place entre 1994 et 1997, pour remplacer l’APN dissoute le 4 janvier 1992 sur ordre de Chadli Bendjedid, touchaient un salaire de député durant l’exercice de leur mandature de 1994 à 1997 et avant de quitter l’hémicycle ils ont fait voter une loi sur mesure qui leur permet de garder leurs salaires à vie et en cas de décès, le salaire dans son intégralité automatiquement reversé à l’épouse. Une révélation, qui, à bien y réfléchir, n’en est pas vraiment une, puisque les Algériens avaient déjà une idée sur les privilèges accordés à cette catégorie de personnel politique, mise en ligne sur la page Facebook du sénateur Abdelouahab Benzaïm.

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Cependant, la divulgation de telles données par un des hommes forts du FLN, et ce moment précis a de quoi intriguer. Dans la mesure où elle va forcément interpeller certaines personnalités impliquées dans le « jeu » politique actuel, comme Sofiane Djilali, Abdelkader Bengrina, Saïda Benhabylès, Zoubida Assoul ou le politologue Amer Rekhila, un habitué des plateaux de télévision. Le sénateur a-t-il agi de son propre chef ou il n’a fait qu’endosser une « affaire » dont on ne sait dans quel agenda l’inscrire ?

Quel sera la réaction la réaction du SG du FLN ? Va-t-il adopter un profil bas ? Tout porte à croire qu’il s’agit d’une diversion visant à détourner les regards d’une opinion publique dont une grande partie est impliquée d’une manière directe ou indirecte dans le Hirak. Abdelouahab Benzaïm, qui n’a jamais traité une telle question avant le 22 février 2019, ne se serait jamais aventuré à évoquer les salaires des ministres, des députés, des secrétaires généraux de ministères, des walis, sans l’aval des cercles puissants qui contrôlent l’ancien part unique. Cela va de soi. La veille, il avait déclaré à une chaîne de télévision que « si un responsable se fait limoger ou s’il démissionne par sa propre volonté et même dans le cas de décès, il touchera toujours un salaire à vie ».

« Même s’il travaille pendant un an ou deux, un ministre bénéficiera d’une retraite proportionnelle. C’est ce que stipule la loi 83 », avait-il expliqué. « Cette règle s’applique à tous les ministres, les secrétaires généraux des ministères, les walis, les ambassadeurs et tous les autres cadres », avait-il ajouté, avançant que « dans le cas où un ministre quitte son poste après avoir travaillé pendant deux ans, 30% de son salaire perçu durant les 24 mois de son travail sera versé sur son compte au tout premier mois de sa retraite ».

« Une fois retraité, le député qui gagnait 30 millions de centimes par mois, touchera 11 millions de centimes mensuellement à vie, quelle que soit la durée de son mandat », a-t-il précisé. « A ceux qui doutent de mes informations, j’invite surtout les journalistes à aller les vérifier auprès du Fond de retraites des cadres qui se trouve à la rue du Dr Saâdane, a-t-il soutenu, motivant sa sortie par le fait que « le citoyen est en droit de savoir combien l’état dépense pour moi, car il s’agit de l’argent du peuple ». Mais pourquoi en ce moment précis, et que cherche le FLN ?

Mohamed Mebarki

L’Est Républicain, 1 mars 2021

Tags : Algérie, FLN, Abdelouahab Benzaïm, salaire des députés, Abdelouahab Benzaïm,

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