La France s’excuse mais maintient ses bases militaires en Afrique

La France d’Emmanuel Macron a trouvé un nouveau stratagème : pleurnicher pour ses crimes en Afrique sans, pour autant, fermer ses bases militaires maintenues en Afrique en vue de poursuivre ses ingérences dans le continent africain.

En l’espace d’un demi-siècle, l’armée française est intervenue près de quarante fois sur le sol africain. Ces opérations ont été des coups de force, devenus des symboles d’une certaine France-Afrique en kaki.

Sous Sarkozy, Paris a fait recours à la signature d’une vingtaine d’accords de défense et de coopération avec ses anciennes colonies africaines, légitimant toute intervention militaire de sa part sous couvert de venir en aide à ses ressortissants. Le nouveau visage d’un colonialisme bien adapté aux circonstances régionales internationales de l’époque.

L’histoire retiendra que certains dirigeants africains ont trahi leurs pays et leur continent en vue d’asseoir leur pouvoir et garantir leurs propres intérêt financier.

Principales interventions militaires françaises en Afrique :

1961 : Opération Bouledogue (transformée en opération «Charrue longue») : pour le maintien de la base militaire navale de Bizerte en Tunisie.

1964 : Rétablissement du président Léon M’ba dans ses fonctions après le putsch d’une partie de l’armée au Gabon.

1968-1972 : Opérations Limousin et Bison contre la rébellion du Tibesti au Tchad : L’armée française enregistre des pertes importantes : 39 tués dans les rangs français durant l’opération «Limousin» ainsi qu’une centaine de blessés.

1978 : Opération Bonite : soutien au maréchal Mobutu contre la rébellion du Shaba (Zaïre).

1978-1980 : Opération Tacaud (voir carte) au Tchad : contre l’avancée du Frolinat (Front national de libération du Tchad) de Goukouni Oueddei (Weddeye).

1979-1981 : Opération Barracuda en Centrafrique : destitue le président Bokassa et replace David Dacko au pouvoir.

1983 : Opération Manta au Tchad : 4 000 soldats français mobilisés en soutien au président Hissène Habré face aux rebelles de Goukouni Oueddei (Weddeye).

1986 : 150 parachutistes français débarquent en renfort au Togo suite à une tentative de coup d’État contre le président Gnassingbé Eyadéma.

1989 : Opération Oside aux Comores : après l’assassinat du président Ahmed Abdallah et la prise de contrôle du pays par les mercenaires de Bob Denard.

1990-1993 : Mission Noroit au Rwanda : pour protéger le régime du président Juvénal Habyarimana contre une attaque des rebelles du Front patriotique rwandais.

1992-1993 : Opération Oryx en Somalie (en mission avec l’ALAT, témoignage de Jean-Luc Brissau, pilote d’hélicoptère) : l’opération sera placée ensuite sous le commandement américain de la mission Restore Hope.

1993 : Opération Chimère et Volcan : formation de l’armée rwandaise.

Juin 1994 : Opération Turquoise : l’armée française face au génocide rwandais. Enquête, contre-enquête, plaintes contre l’armée française… Seize ans après le génocide rwandais, le rôle de l’armée française au Rwanda est toujours un sujet de controverse. D’une part, parce qu’avant le génocide et en vertu des accords de coopération militaire signés avec le Rwanda, la France avait formé, entraîné et équipé une partie de l’armée rwandaise qui se retrouvera au printemps 1994 impliquée dans les massacres de Tutsis et de Hutus modérés et d’autre part, parce que l’intervention française, à la demande de l’ONU, n’a débuté que le 22 Juin 1994, soit deux mois et demi après le début des massacres à grande échelle.

1995 : Opération Azalée aux Comores : Bob Denard et ses mercenaires ont renversé le président Saïd Mohamed Djohar. L’armée française neutralise Bob Denard, le ramène en France où il est emprisonné.

1996-2007 : Opération Aramis au Cameroun : soutien de l’armée camerounaise en lutte contre le Nigeria pour le contrôle de la presqu’ile pétrolière de Bakassi.

2002 : Début de l’opération Licorne : force de maintien de la paix, en Côte d’Ivoire suite à une rébellion qui menace le pouvoir du président Laurent Gbagbo. Cette intervention précède les accords de Marcoussis entre les forces politiques ivoiriennes, en janvier 2003.

2003 : Opération européenne Artemis dans l’est de la RDC.

2004 : Destruction des aéronefs de l’armée ivoirienne après le bombardement de Bouaké dans lequel 9 soldats de la force Licorne vont trouver la mort et 35 autres seront blessés, évacuation des ressortissants français. Les soldats tirent sur la foule lors de manifestations anti-françaises. L’opération «Licorne» est également entachée par l’affaire Firmin Mahé.

2006 : Soutien à l’armée tchadienne face aux rebelles (dispositif Épervier) : l’aviation française effectue un tir de semonce devant une colonne rebelle à 250 km de Ndjamena.

2008 : Protection de l’aéroport de Ndjamena et évacuation des ressortissants français du Tchad, échange de tirs entre l’armée française et les rebelles près de l’aéroport.

2008 : Soutien logistique à l’armée djiboutienne à la frontière érythréenne.

2011 : L’année de l’ingérence française en Afrique où, en Libye et en Côte d’Ivoire, la France tente d’imposer ses règles dans le jeu des grandes puissances occidentales !

Etiquettes : France, françafrique, colonialisme, néo-colonialisme, ingérence, agression,

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