C’est un coup dur pour le régime marocain. La nouvelle administration américaine vient d’enterrer totalement la décision controversée, en décembre dernier, de l’ex président US Donald Trump sur une prétendue marocanité du Sahara occidental, en échange d’un rétablissement des relations diplomatiques entre Rabat et l’entité sioniste.
Lundi soir, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken a affirmé le soutien des Etats-Unis aux négociations politiques entre le Maroc et le Front Polisario. Dans le communiqué publié par le bureau du secrétaire d’État américain, au terme d’une réunion en vidéoconférence entre Blinken et le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, Blinken a assuré Guterres du soutien américain aux négociations politiques entre le Maroc et le Front Polisario, et l’a exhorté à accélérer la nomination d’un nouvel envoyé spécial au Sahara occidental.
Cette déclaration est déjà perçue comme un refus pour Washington d’endosser la démarche de Trump et sa promesse d’ouvrir un consulat dans la ville de Dakhla au sud du territoire occupé par l’armée marocaine. De plus, c’est un soutien direct à Gutterres qui s’apprête à nommer un envoyé personnel pour la région, alors qu’il subissait des pressions énormes de la part de la France et d’autres parties alliées au Makhzen.
Pour rappel, en mai 2019, l’ONU avait annoncé la démission de son envoyé spécial au Sahara occidental, l’ancien président allemand Horst Kohler, pour des raisons de santé. Et le poste est resté vacant depuis.
Ainsi, la presse internationale a mis en exergue hier cette déclaration officielle américaine, qui remet sur les rails la vieille position de Washington sur la question et son soutien au processus des négociations politiques entre le Maroc et le Front Polisario avec un parrainage de l’ONU. dans cette même déclaration, il est évoqué une collaboration étroite sur cette question entre les Etats unis et l’ONU. Il faut signaler qu’à l’issue de cette réunion virtuelle avec le SG onusien, le porte-parole du département d’Etat US, Ned Price, a indiqué que la discussion a porté sur les priorités américaines aux Nations Unies. Ces discussions “se sont concentrées sur les façons dont ils peuvent travailler ensemble pour relever les défis régionaux et mondiaux et renforcer les principes et valeurs fondateurs de l’ONU et du système multilatéral, y compris la protection des droits de l’Homme et de la dignité de chaque individu, quelle que soit sa citoyenneté, son appartenance ethnique, religion, sexe et race, a affirmé Price.
Il faut rappeler, dans ce sillage, que le nouveau locataire du département d’Etat, avait déclaré lors de son audition de confirmation au Sénat américain, que certaines des incitations incluses dans les accords dits “d’Abraham” liés à la normalisation des relations de certains pays arabes avec l’entité sioniste méritaient de faire l’objet d’un “examen attentif”, en référence implicite à, entre autres avantages accordés par Donald Trump, la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
Les dits “accords d’Abraham” qui ont permis à l’administration de l’ancien président Donald Trump de normaliser les relations de certains pays arabes avec l’entité sioniste doivent être “examinées attentivement”, avait soutenu M. Blinken, dont les propos ont été rapportés par le New York Times.
Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.
Le Jeune Indépendant, 31 mars 2021
Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Joe Biden, Etats-Unis, ONU,
Visited 1 times, 1 visit(s) today
Soyez le premier à commenter