Algérie: Le général Ghali Belksir en fuite au Vanuatu

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Poursuivi pour « haute trahison » par la justice militaire

The Guardian, le prestigieux quotidien d’information britannique, dont le site Internet est aujourd’hui l’un des plus lu au monde, vient de révéler le nom du pays où le général Ghali Belksir, ancien patron de la Gendarmerie national aurait trouvé refuge. Ayant quitté l’Algérie quelques semaines après son limogeage, le 24 juillet 2019, avant d’être suivi par son épouse, Fatiha Boukhers, ex-présidente de la Cour de justice de Tipasa, il a été signalé en France, en Espagne et aux Emirats arabes unis. Selon des articles de presse datés de cette période, son limogeage, lié à des affaires de corruption, est intervenu au lendemain de l’ouverture d’une enquête préliminaire à l’encontre de l’ex-ministre de la Justice, Tayeb Louh concernant des faits à caractère pénal relatifs à la corruption.

Ghali Belksir serait aujourd’hui installé dans l’archipel du Vanuatu, un paradis fiscal situé dans le Pacifique au nord de la Nouvelle-Calédonie. Selon The Guardian, le fugitif, poursuivi pour « haute trahison » par la justice militaire, aurait payé 130 000 euros cash pour s’offrir le passeport de Vanuatu ; un document qui lui permet de voyager sans visa ou visa en ligne à l’arrivée dans plus de 125 pays, dont l’espace Schengen. Pour rappel, il est notamment accusé de « possession d’informations et de documents secrets pour les remettre à des agents d’un pays étranger ».

Enfoncé par les témoignages du général Abdelghani Hamel, ex-DGSN, qui avait déclaré à la justice, lors de son procès, que Ghali Belksir agissait pour le compte de Zendjabil, le Pablo Escobar algérien ; le 10ème chef de la Gendarmerie nationale a également été fortement impliqué par l’adjudant-chef, Guermit Bounouira, secrétaire particulier de Gaïd Salah, extradé de Turquie, après que sa fuite dans ce pays ait été facilitée par le général Wassini Bouazza.

D’après la publication britannique, l’ancien patron de la Gendarmerie nationale compte parmi plus de 2 000 personnalités les plus sulfureuses, dont des anciens dignitaires syriens et libyens, entre autres. The Guardian a cité l’ancien Premier ministre libyen, Fayez al-Sarraj, qui, selon le journal, « a également obtenu la nationalité de l’archipel ».

A l’instar de la majorité de ces « individus » impliqués, d’une manière ou d’une autre, dans des scandales de tous genres, de la corruption aux affaires de mœurs, Ghali Belksir mène aujourd’hui une retraite dorée, après avoir ramassé et transféré illégalement à l’étranger une fortune colossale, en utilisant son statut et son pouvoir à des fins personnelles. Son nom a été cité en Algérie, et de nombreuses sources avaient rapporté qu’il a joué un rôle des plus troubles dans la répression ayant touché les porteurs de l’emblème amazigh durant les marches du Hirak.

Le journal londonien le met d’ailleurs dans la même case que, ces centaines de fugitifs, politiciens et hommes d’affaires en disgrâce, controversés ou recherchés, qui ont pu s’établir dans ce petit pays du Pacifique, dont les autorités semblent peu regardantes sur le passé de tous ceux qui ont de quoi payer leur séjour.

Traqué par la justice militaire, qui a déjà lancé plusieurs mandats d’arrêt internationaux à son encontre, l’ex-commandant de la Gendarmerie nationale risque la peine de mort, au vu des lourdes charges qui pèsent sur lui.

Mohamed M.

L’Est Républicain, 18/07/2021

Etiquettes : Algérie, Vanuatu, Ghali Belksir, Fatiha Boukhers, Cour de justice de Tipasa, Tayeb Louh, Guermit Bounouira, Wassini Bouazza, gendarmerie,

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