Algérie. Il est où le maire?

Algérie. Il est où le maire? Les maires de l’Algérie verticale! Une sous-caste réduite à une imprimante géante crachant des pièces d’état-civil à tire-larigot 

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Et voilà qu’un autre vote pointe le bout de son urne. Les élections communales sont fixées au 27 novembre 2021.

Ah les maires de l’Algérie verticale ! Une sous- caste de la république réduite à une imprimante géante crachant des pièces d’état- civil à tire-larigot.

Certains accusent la clique Boutef d’avoir dépouillé le maire de toute prérogative.

Qu’a cela ne tienne, le maire est un figurant contrarié, récitant la cantate de l’impossibilité… à entreprendre la moindre initiative, sans en référer à son Wali via son chef de Daira, et en s’excusant de les déranger chaque fois, pour l’achat de balais ou de rames de papiers.

Il a bon dos le système…car le maire contribue aussi à cette faillite en participant gosier cousu à la curée communale.

A la Casbah d’Alger, commune la plus sale d’Algérie, où on a l’impression qu’il n’existe ni maire ni père édile …tellement la vieille cité tombe en ruines chaque jour davantage.

Il est 8 heures aux alentours de la mosquée Ketchaoua…les ambulants et les camelots s’emparent de la cité.

C’est le marché des sous faciles qui ne laisse aucun centimètre carré au passage piéton.

Il est 18 heures , et c’est une autre légion qui s’empare des lieux…c’est le commerce de la bouffe qui prend la relève et dégouline jusqu’à submerger les rues.

Bouteilles de butanes à même l’asphalte pour chauffer le poivron qu’on associe à l’œuf dont les restes jonchent le sol pour des mois. Et cuisine en plein air sauce microbe.

C’est une muqueuse à mille mains, c’est Jules et Jim version les affamés, entre misère des ventres et deuil du civisme…le cocktail est un carnage du vivre-ensemble.

Ils sont des centaines de hères à venir sur le parvis de la mosquée Ketchaoua et roter après avoir fait ripaille et désordre.

C’est la fin du jour dans ce quartier qui abrite Dar Aziza , Dar El Qadi, le vieux Palais de justice , le Palais d’hiver, mitoyen à la mosquée Ketchaoua…et la vue sur cour vire au cauchemar.

L’ob-scène scintille dans une ambiance tantrique. Calcutta à côté de ce décor pourrait ressembler au paradis. Il est où le maire ? Perdu entre rue Hadj « homard létal » et le boulevard du poivron bactérien !

Madjid Khelassi

La Nation, 25/10/2021

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