Syrie: Bavures cachées de l’armée américaine

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WASHINGTON, 13 novembre (Reuters) – L’armée américaine a dissimulé les frappes aériennes de 2019 en Syrie qui ont tué jusqu’à 64 femmes et enfants, un possible crime de guerre, pendant la bataille contre l’État islamique, rapporte le New York Times samedi.

Les deux frappes aériennes consécutives près de la ville de Baghuz ont été ordonnées par une unité d’opérations spéciales américaine classifiée chargée des opérations au sol en Syrie, selon le rapport.

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Le journal précise que le commandement central américain, qui supervise les opérations aériennes américaines en Syrie, a reconnu les frappes pour la première fois cette semaine et a déclaré qu’elles étaient justifiées.

Dans une déclaration faite samedi, le commandement central a réitéré le compte rendu qu’il avait donné au journal, à savoir que 80 personnes avaient été tuées dans les frappes, dont 16 combattants de l’État islamique et quatre civils. L’armée a déclaré qu’il n’était pas clair si les 60 autres personnes étaient des civils, en partie parce que les femmes et les enfants auraient pu être des combattants.

Dans la déclaration de samedi, l’armée a déclaré que les frappes étaient “une légitime défense”, proportionnelle et que “des mesures appropriées ont été prises pour exclure la présence de civils.”

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“Nous abhorrons la perte de vies innocentes et prenons toutes les mesures possibles pour les empêcher. Dans ce cas, nous nous sommes auto-déclarés et avons enquêté sur la frappe selon nos propres preuves et assumons l’entière responsabilité de la perte involontaire de vies humaines”, a déclaré le Commandement central.

Le nombre de civils parmi les 60 victimes n’a pas pu être déterminé car “plusieurs femmes armées et au moins un enfant armé ont été observés” dans les vidéos des événements, a indiqué le commandement central, ajoutant que la majorité des 60 victimes étaient probablement des combattants.

Le commandement central a déclaré que les frappes ont eu lieu alors que les Forces démocratiques syriennes (FDS) étaient sous un feu nourri et risquaient d’être envahies, et que les FDS avaient signalé que la zone était exempte de civils.

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L’inspecteur général du ministère de la Défense a lancé une enquête sur l’incident du 18 mars 2019, mais son rapport a finalement été “dépouillé” de toute mention du bombardement et une enquête approfondie et indépendante n’a jamais eu lieu, selon le Times. Le journal a déclaré que son rapport était basé sur des documents confidentiels et des descriptions de rapports classifiés, ainsi que sur des entretiens avec le personnel directement impliqué.

Un avocat de l’armée de l’air présent dans le centre d’opérations à l’époque a estimé que les frappes pouvaient constituer des crimes de guerre et a alerté par la suite l’inspecteur général du ministère de la défense et la commission des forces armées du Sénat lorsqu’aucune mesure n’a été prise, selon le Times.

Reuters

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