Sahara occidental : La double trahison de l’Espagne – Maroc, Front Polisario, Algérie, autonomie,
La nouvelle position exprimée par Madrid sur le dossier sahraoui a entraîné une très vive réaction du Front Polisario et du gouvernement de la RASD ( République Arabe Sahraouie Démocratique)
Un texte annonçant son soutien au plan d’autonomie sous gouvernorat marocain que tente d’imposer Rabat depuis de longues années. Il a été suivi par la publication, jeudi soir, d’un autre communiqué émanant cette fois du palais royal marocain, pour mettre en exergue l’annonce espagnole. Dans la soirée, les Sahraouis ont à leur tour réagi en publiant un communiqué daté de Bir-Lahlou, dans les territoires occupés, en indiquant qu’ils avaient accueilli “avec étonnement les deux publications faites par l’occupant marocain et Madrid”.
Le Front Polisario et le gouvernement de la RASD notent d’abord les contradictions totales “de la position du gouvernement espagnol avec le droit international”. Ils rappellent que les “Nations unies, l’Union africaine (UA), le tribunal européen ainsi que toutes les organisations militant pour les droits de l’homme et la liberté des peuples ne reconnaissent pas la suprématie du Maroc sur le Sahara occidental”. Les Sahraouis rappellent aussi à l’Espagne “sa responsabilité politique et juridique qui devrait au contraire l’inciter à défendre les frontières qu’elle a elle-même reconnue, et faire barrage à l’extension marocaine”. Elle “a aussi une responsabilité envers le peuple sahraoui et les Nations unies” poursuit le communiqué qui qualifie de “grave” la position espagnole qui “s’est exprimé dans un contexte très grave et marqué par la reprise des hostilités depuis 2020”.
Les Sahraouis notent enfin que “cette nouvelle position est enregistrée suite à de longs mois de provocation et de pressions marocaines envers l’Espagne, et que Madrid a choisi d’abdiquer malheureusement, de payer le prix demandé par Madrid qui est de sacrifier le peuple sahraoui une nouvelle fois et dépasser ainsi toutes les lignes rouges”.
Chantage malsain
La décision de Madrid de s’aligner sur les thèses marocaines est perçue comme une trahison à l’égard du peuple sahraoui qui lutte pour son indépendance. Cet acte est une “deuxième trahison historique du Peuple sahraoui par Madrid après le funeste accord de 1975”, a réagi ce samedi 19 mars une source algérienne proche du dossier dans une déclaration à TSA. Le 14 novembre 1975 à Madrid, soit quelques mois avant le départ espagnol en février 1976, l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie ont signé un accord de partition du Sahara occidental entre le Maroc et la Mauritanie. Cet accord avait été dénoncé par le Front Polisario qui a proclamé la RASD, après le départ des colons espagnols.
Le revirement de la position espagnole survient après une série de crises entre rabat et Madrid sur la question migratoire, avec en toile de fond la question du Sahara occidental. reprochant à l’Espagne son refus de reconnaître sa souveraineté sur le territoire occupé ou d’adopter son plan d’autonomie, le Maroc a lâché sa bombe migratoire, ce qui a suscité une vive condamnation du Parlement européen qui a accusé le royaume de chantage. “Finalement, le Maroc a obtenu ce qu’il voulait de l’Espagne”, note un diplomate algérien.
Par : RAHIMA RAHMOUNI
Le Midi libre, 20/03/2022
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