La nationalité refusée à des Marocains pour espionnage

La nationalité refusée à des Marocains pour espionnage – Espagne, Maroc, services secrets, DGED, DGST,

La justice ibérique a refusé octroyer la nationalité espagnole à plusieurs citoyens marocains en raison de leurs liaisons avec les services secrets marocains. Dans son édition de vendredi dernier, El País révèle les détails de quelques cas.

“La première affaire liée aux services secrets marocains remonte au 2 juillet 2013. Ce jour-là, la chambre administrative de l’Audience nationale a rendu une décision refusant la nationalité à un Marocain résidant à Grenade qui en avait fait la demande quatre ans auparavant. Le rapport du CNI, qui accusait ce citoyen d’entretenir “une relation très étroite” avec un membre de la Direction générale de la surveillance du terrorisme (DGST, les services secrets marocains) en poste à Tétouan, a été au cœur du jugement. Le document souligne que cet agent se rend “très fréquemment en Espagne” et que le demandeur de la nationalité lui a fourni une “couverture” pour ses activités d’espionnage”, indique El País.

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“Le CNI a ajouté que, depuis son implication avec la DGST, le résident de Grenade avait subi “un changement de comportement, passant d’une personne de confiance à une personne prudente et réticente à donner des détails sur ses activités et ses contacts”. Le rapport, qui souligne également sa “relation très étroite avec le consulat du Maroc à Almeria”, note qu’en 2010, ce Marocain a été invité à la Fête du Trône, “un événement utilisé par le régime pour inviter certaines personnalités éminentes vivant à l’étranger pour les services qu’elles rendent au Maroc”, ajoute le quotidien espagnol.

El País précise que “deux ans plus tard, en mars 2015, l’Audiencia Nacional a révélé les activités d’espionnage de Rabat pour confirmer l’expulsion d’Espagne d’un Marocain résidant à Barcelone. Selon l’arrêt, ce citoyen était, depuis 2000, un “collaborateur très pertinent” d’un service de renseignement étranger qu’il n’a pas précisé, pour lequel il a produit “de nombreux rapports périodiques”. Le CNI a affirmé que, “par mandat exprès” de ce service, “il a favorisé la diffusion d’idéologies religieuses extrémistes”, pour lesquelles il disposait “d’un réseau de collaborateurs et d’informateurs répartis dans les quatre provinces catalanes”. Il a même affirmé avoir utilisé “ses contacts et sa capacité de mobilisation pour générer des conflits sociaux en liant immigration et religion”. Les services secrets ont conclu qu’il constituait “une menace pour la stabilité” de l’Espagne”.

En janvier 2020, une décision de justice a détaillé le contenu d’un rapport de la CNI pour refuser la nationalité espagnole à un Marocain résidant à Las Palmas. Le document indiquait qu’il était “lié au renseignement extérieur” de ce pays par l’intermédiaire d’un parent qui, entre juin 2008 et juillet 2016, avait été le chef de la Direction générale des études et de la documentation (DGDE, le service de renseignement extérieur relevant des forces armées marocaines) au consulat du Maroc à Gran Canaria. Au cours de ces huit années, le suspect avait mené “différentes activités contre les intérêts” de l’Espagne.

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Selon la même source, “le dernier arrêt est daté du 30 septembre. Dans ce document, l’Audiencia Nacional a confirmé la décision de ne pas accorder la nationalité à un citoyen marocain qui était arrivé en Espagne en 2002 en se présentant comme un déserteur de l’armée du pays du Maghreb, ce qui lui avait alors valu le statut de réfugié. Le rapport du CNI a révélé qu’en 2013, le service de renseignement d’un pays tiers avait contacté l’Espagne pour signaler que cette personne était, en fait, un agent de la DGST. Cinq ans plus tard, un autre service de renseignement étranger a également indiqué qu’il enquêtait sur lui pour la même raison”.

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