La décision de Sanchez est due au chantage marocain

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Le « chantage réel et permanent » auquel se livre le régime marocain contre l’Espagne est la seule explication au revirement du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, concernant la question du Sahara occidental, a indiqué, samedi, le représentant de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Europe et auprès de de l’Union européenne (UE), Oubi Bouchraya Bachir.

Dans une interview accordée à la revue Politis éditée par le quotidien national El-Moudjahid, le diplomate sahraoui a indiqué que le changement de position du Premier ministre espagnol qui « demeure incompréhensible jusqu’à ce jour en Espagne, s’explique pourtant très facilement quand on aborde la question sous l’angle du chantage réel et permanent auquel se livre le régime marocain contre l’Espagne ».

« Quand on examine les relations entre l’Espagne et le Maroc, sous l’angle du chantage réel et permanent auquel se livre le régime marocain contre l’Espagne, la réponse devient non seulement claire, mais évidente », a expliqué M. Bouchraya, faisant observer que « cette nouvelle position de Sanchez « est le prix exigé par le Palais royal du Maroc pour rétablir les relations entre les deux pays, considérablement détériorées depuis l’été 2021 ».

« Paradoxalement, la trahison de Sanchez a rendu un grand service à la cause sahraouie en Espagne, en la hissant dans l’ordre des priorités politiques espagnoles, en créant le consensus au sein de la classe politique autour du soutien et de la solidarité avec le peuple sahraoui », a-t-il, néanmoins, expliqué.

« La diplomatie sahraouie observe ces changements positifs et les accompagne afin de défendre au mieux notre combat de libération dans ce pays. C’est le côté positif de cette imprévisible volte-face qui, loin d’être un motif de découragement, anime notre diplomatie et renforce le mouvement solidaire », a-t-il ajouté.

D’autre part, le diplomate a fait observer que « l’Espagne qui a trahi le peuple sahraoui et les Nations Unies en 1975 en se retirant du territoire (sahraoui) et sans organiser le référendum d’autodétermination comme promis, n’a plus aucune marge d’erreur, de compromis ou de manœuvre, car elle a une responsabilité historique, politique, morale et juridique en tant que puissance administrante du territoire, de jure, encore aujourd’hui ».

Concernant la position américaine au sujet de la question sahraouie, M. Oubi Bouchraya a estimé que l’administration Biden a adopté une approche complètement différente de celle de Donald Trump qui, en décembre 2020, avait annoncé reconnaître la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en contradiction avec le Droit international et la position traditionnelle de son pays.

» Avec l’avènement de l’administration Biden, une approche contredisant celle de Trump a été initiée, adoptant des positions qui donnent, au fond, l’impression de l’existence d’une volonté de contourner la parenthèse ouverte par l’ex-président. Au cours de cette année et de l’année dernière, des positions respectables sur le conflit ont été exprimées, tant par le Secrétariat d’Etat et le Pentagone que par le Congrès et le Sénat, qui, nous l’espérons, conduiront à un rétablissement de l’équilibre en annulant officiellement la déclaration de Trump », a souligné M. Bouchraya.

APS

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