La société étatique algérienne des hydrocarbures, Sonatrach, a livré le 7 juillet un chargement de 90 millions de mètres cubes de gaz naturel liquéfié à la nouvelle terminal flottante de regazéification à Piombino (Italie), dans le cadre du renforcement de ses exportations de gaz.
“Dans le but de stimuler ses exportations de gaz, Sonatrach a livré à ENI (entreprise énergétique italienne multinationale), le 7 juillet 2023, un chargement de 90 millions de mètres cubes de gaz naturel liquéfié au niveau du nouveau port flottant pour convertir le GNL en gaz naturel à Piombino, en Italie”, a déclaré le groupe énergétique algérien dans un communiqué.
Cette cargaison, remplie à l’usine de liquéfaction GL3Z-Bethioua en Algérie, a été transportée par le navire méthanier de la filiale Hyproc.
Sonatrach considère que cette livraison marque le véritable début de l’exploitation commerciale entre l’Italie et l’Algérie après la fin de la phase d’essai. De plus, elle prévoit d’augmenter régulièrement ses volumes vers cette nouvelle terminal et de consolider son rôle central dans la sécurité de l’approvisionnement pour l’Europe, en particulier pour l’Italie.
L’année dernière, les deux pays ont convenu d’augmenter les quantités de gaz destinées à l’Italie et de pomper des quantités supplémentaires vers ce marché au cours des années 2023 et 2024.
Il convient de noter qu’Argelia a joué un rôle important dans l’acheminement du gaz russe vers l’Europe, notamment vers l’Italie, après que Moscou a réduit les flux en réponse aux sanctions liées à l’invasion de l’Ukraine. En effet, l’Algérie a été le principal fournisseur de gaz de l’Europe en 2021, juste derrière la Russie et la Norvège.
De plus, la relation entre l’Italie et l’Algérie s’est renforcée après la crise diplomatique entre Madrid et Alger, suite au revirement inattendu du président Pedro Sánchez concernant le conflit du Sahara occidental. Ainsi, depuis un an et demi, le pays d’Afrique du Nord cherche d’autres partenaires dans le domaine de l’énergie pour distribuer ses ressources.
Sonatrach se dirige vers l’Europe pour investir
Le président et directeur général de Sonatrach, Taoufik Hakkar, a déclaré lors d’une conférence de presse lundi que son groupe allait rencontrer la Commission européenne concernant le gaz. Il expliquera à la partie européenne son point de vue à ce sujet. S’il est nécessaire que les pays européens importent davantage de gaz, ils doivent investir pour développer les ressources gazières.
De plus, Hakkar a révélé que son pays est en négociation avec deux entreprises américaines pour entrer sur le marché algérien. Pendant un an, Sonatrach a révisé environ 11 contrats de gaz avec ses partenaires.
En ce qui concerne les prix du gaz, le responsable de Sonatrach a déclaré : “Aucun pays européen n’a demandé à l’Algérie de fixer un plafond de prix”.
Concernant le marché mondial du gaz, Hakkar a affirmé que son entreprise fait partie de celles qui estiment que “la transition énergétique dans le monde n’est pas encore bien pensée” et qu’une “vision claire” du marché à moyen et long terme est nécessaire, car toute autre orientation comporte des risques. Cependant, il soutient que le gaz occupera une place importante dans le futur énergétique mondial.
Exportations en augmentation
La production et l’exportation d’hydrocarbures en Algérie continuent d’augmenter, comme le montre le rapport des réalisations du groupe pour 2022 et les cinq premiers mois de 2023, présenté lundi par Sonatrach.
Le document indique que le chiffre d’affaires réalisé par le groupe exportateur de pétrole algérien s’élevait à 21 milliards de dollars fin mai.
La production vendue au cours des cinq premiers mois de l’année a atteint 68 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP), soit 2 % de plus que la production commercialisée au cours de la même période en 2022.
Les quantités exportées se sont élevées à 38 millions de tonnes, soit la même valeur par rapport à la même période de l’année précédente, selon le bilan (37 millions de TEP).
La production d’hydrocarbures primaires en Algérie a également augmenté, avec 80 millions de TEP produits au cours des cinq premiers mois de 2023, contre 79 millions à la fin de mai 2022.
La société algérienne a multiplié les contrats d’exploration et d’exploitation avec les principales compagnies pétrolières internationales ces derniers mois, conformément à la loi sur les hydrocarbures de décembre 2019, dans le but de stimuler la production de pétrole et de gaz.
Dimanche, plusieurs contrats ont été signés avec la société française TotalEnergies, portant sur l’exploitation de champs, la fourniture de gaz et le développement des énergies renouvelables, selon les annonces d’Invertia.
Mi-juin, un contrat d’une valeur de 800 millions de dollars a été signé avec l’entreprise espagnole Repsol et l’indonésienne Pertamina. La valeur totale des contrats en 2022 s’est élevée à six milliards de dollars.
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