Exclusif : Nouveaux documents sur Mohamed Bellahrach, l’espion du Maroc recherché par Interpol

Mohamed Bellahrach, l'officier de la DGED qui recruté des gros poissons en Espagne, en France et à Bruxelles au service du Maroc.

Etiquettes : Maroc, Mohamed Bellahrach, DGED, Qatargate, Marocgate, corruption, espionnage, Antonio Panzeri, Mohamed Yassine El Mansouri, services secrets marocains,

Mohamed Bellahrach, 59 ans et originaire de Nador, est l’espion marocain qui serait au cœur du scandale de corruption au parlement européen dont est accusé le Maroc. À la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de renseignement marocain, il est connu sous le nom de code M118. Selon des courriers révélés par le hacker français Chris Coleman, il était le secrétaire de Mohamed Yassine El Mansouri, le patron de la DGED.

Mohamed Bellahrach est, selon le journal belge Le Soir, l’« officier traitant » d’un diplomate marocain surnommé « Le Géant », qui était en contact avec l’ancien député européen Pier Antonio Panzeri alias « le Cerveau », interpelé en décembre dans le cadre d’une enquête sur le scandale de corruption qui a secoué le parlement européen.

Mohamed Bellahrach est une vieille connaissance du Centre national de renseignement espagnol (CNI) et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le contre-espionnage français, selon des sources proches de l’enquête menée par la justice belge. Il a opéré dans les deux pays au cours de la dernière décennie, d’abord à Barcelone puis à l’aéroport d’Orly à Paris.

Le complot de corruption fomenté par le Maroc aurait été dirigé, du côté européen, par le socialiste italien Pier Antonio Panzeri, qui a occupé pendant des années la présidence des sous-commissions du Maghreb et des droits de l’homme au Parlement européen. Son interlocuteur était Abderrahim Atmoun, ambassadeur du Maroc en Pologne et, depuis 2016, député d’un parti marocain au pouvoir, mais en 2019 l’agent Mohamed Bellahrache a succédé au diplomate.

C’est lui qui a organisé cette année-là et en 2021 les visites à Rabat de Panzeri et du socialiste italien Andrea Cozzolino, qui l’a remplacé à la tête de la sous-commission du Maghreb . Dans la capitale marocaine, ils ont rencontré des responsables de la DGED, dont Mansouri, son plus haut patron, selon les détails de l’enquête de la police belge divulgués par la presse. Cozzolino n’est pas, pour l’instant, inculpé. En 2013, Naima Lamalmi, épouse de l’agent Mohamed Belahrech, a ouvert l’agence de voyages Aya Travel à Mataró (Barcelone) , avec deux autres associés, Atiqa Bouhouria, épouse de l’espion Noureddin Ziani — expulsé d’Espagne à la demande du CNI. en mai 2013 – et Naziha El Montaser, mariée à Abdallah Boussouf, secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), organisme de contrôle de l’immigration. Les trois maris de ces femmes ont fondé, à leur tour, une autre agence de voyages, Elysée Travels , mais à Rabat.

Le passage de Mohamed Belahrech par la France, juste après son incursion à Barcelone, est bien plus grave. Il y réussit à recruter, par l’intermédiaire d’un franco-marocain qui dirigeait une société de sécurité à l’aéroport parisien d’Orly, un policier français affecté à la direction de la police aux frontières (PAF). Il a remis à Belahrech jusqu’à 200 dossiers d’individus soupçonnés de radicalisation islamiste avec des données personnelles, leurs amis, leurs déplacements, etc.

En échange, le policier et son épouse ont bénéficié de vacances tous frais payés au Maroc et en Angola et d’un virement sur leur compte courant de 17 000 euros qu’ils n’ont pas pu justifier. Arrêtés en 2016, ils ont été jugés pour corruption , violation du secret professionnel, etc. La police française n’a pas pu arrêter Mohamed Belaahrech qui, alors qu’il se rendait en France, a déclaré une adresse en Alsace où il n’était jamais allé. En 2016, la justice française a émis un mandat d’arrêt contre lui pour « corruption active ». Cela ne l’a pas empêché de continuer à se consacrer à l’espionnage.

Dans un courrier, il transmettait à son collègue Mourad El Ghoul un communiqué du CFCM. Etats-il en contact avec Mohamed Moussaoui?

Bellahrach était particulièrement intéressé par le CFCM et l’Islam en France.

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